Accueil Industrie Les Actus Le 90ème Salon Mondial de l’automobile inauguré

PARIS (MPE-Média) – Ouvert officiellement le 14 octobre Porte de Versailles à Paris, le salon mondial de l’automobile 2024 s’ouvrait au public ce 15 octobre, jour d’un « sommet » proposé aux professionnels du secteur par les organisateurs, avec plusieurs dirigeants de firmes automobiles (Stellantis, Renault, notamment) et de groupes comme TotalÉnergies ou Orange. Détails.

241015_MONDIAL_AUTO_01

Luc Chatel, Pdt de la plate-forme automobile française ouvrant le sommet du mondial de Paris (Ph CJ)

 

L’ancien ministre et actuel Président de la Plate-forme automobile (PFA) Luc Chatel a ouvert ce « Sommet » de l’automobile en évoquant l’attrait qu’exerce toujours la voiture sur les français, une véritable « passion » selon lui, passion modérée par la raison et « la nécessité de proposer des solutions de mobilité décarbonnée accessible au plus grand nombre ». Luc Chatel note que « la filière est en grand danger, la part de marché des véhicules électriques ne progresse plus, 12% au niveau européen. Nous avons oublié que le client est roi, qu’il décide ». Le marché français est àà 23% en-dessous de celui de 2019. L’Europe va produire 15% de voitures en moins, la Chine 10% en plus, compare-t-il. « Évitons d’ajouter une crise à la crise », interpelle Luc Chatel évoquant les projets de taxation des industriels, le projet de malus visant 80% des voitures thermiques vendues d’ici à trois ans : « je te taxe parce que tu ne vends pas assez de voitures électriques, je te taxe parce que tu vends encore trop de thermiques », ironise le Pdt de la PFA.

 

« L’Europe a pris les choses par le mauvais bout, elle a réglementé avant de soutenir les activités du secteur, nous aurons besoin d’un fonds européen en la matière. Les aides à la demande devraient être harmonisées au niveau européen », ajoute Luc Chatel.

 

241015_MONDIAL_AUTO_02

Luca de Meo, patron du groupe Renault au Mondial de Paris (Ph CJ)

 

Luca de Meo, CEO du groupe Renault a ensuite pris la parole en notant que « l’évolution n’est plus linéaire du tout, que les constructeurs doivent disposer d’une vision stratégique : 30 millions d’emploi en Europe, 30% des budgets de recherche et de développement, l’Europe ayant été le berceau de cette activité mais n’en étant plus le leader ». La Chine, les USA, et pourtant, « les voitures électriques et l’électrification sont l’avenir, nous investissons et prenons des risques, dans un contexte où le prix du travail et celui de l’énergie dépassent largement ceux de nos concurrents étrangers », résume-t-il : « Le problème majeur de la voiture électrique est le prix des batteries, nous devons d’abord en réduire le prix avant de baisser le coût des voitures ».

 

Pour le patron de Renault, le challenge est devenu technologique, avec une chaîne de valeur très différente de celle des voitures thermiques, l’objectif européen étant d’innover le plus possible. « Nous devons d’abord nous assurer d’un soutien fort des clients », ajoute Luca de Meo, essayant de se montrer confiant dans l’avenir de l’industrie automobile et de la firme qu’il dirige.

 

Autonomie stratégique et compétitivité européenne

Olivier Zipse (CEO de BMW) a ensuite pris la parole à son tour pour se demander « comment retrouver confiance et ne pas faire des choses que nous ne voulons pas faire, faisant face à un problème de marché et de distorsion de concurrence qui ne peut pas être réglé par de simples mesures règlementaires ». Pour le boss de BMW, avance technologique, autonomie stratégique, réduction des émissions de CO2, balance entre approches locales et globales font partie des solutions pour l’avenir. Et d’évoquer le partenariat entre constructeurs européens existant pour défendre leur autonomie stratégique pour leurs matières premières, leur compétitivité à l’échelle globale. Questionné par David Barroux (Les Échos) à propos des barrières douanières européennes contre les importations de voitures chinoises Oliver Zipse s’y est déclaré opposé expliqant que « pénaliser les cliens n’est jamais une solution ».

 

Christophe Périllat (PDG de Valéo) a ensuite rappelé l’importance des sous-traitants dans une période où tout évolue, des applications digitales aux questions d’énergie, d’automatisation des fonctions, de modèles d’affaires aussi : « ce changement est si profond qu’il réclame une collaboration plus proche avec un écosystème complet incluant le cloud, le software, constructeurs et usagers finaux pour réussir ». Il explique comment les nouvelles architectures numériques de commande des véhicules sont devenues plus sûres, plus réduites en nombre de composants, permettant aussi de réduire le prix des nouveaux modèles. Valéo anticipe le besoin d’augmenter la puissance des serveurs informatiques, d’améliorer la cybersécurité, pour réussir la voiture conçue autour des logiciels capable d’absorber de nouvelles applications au fil du temps (Software Defined Vehicle).


241015_MONDIAL_AUTO_03

Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies (Ph CJ)

 

Patrick Pouyanné (TotalEnergies) participait ensuite à une discussion avec notre confrère David Barroux centrée sur la politique énergétique européenne, incluant le prix du carbone, celui de l’électricité, incluant une part de CO2, le CEO de Total posant la question de la justesse des choix européens jusqu’ici : « nous sommes en train de passer du pétrole et du gaz à l’électricité, nous savons que les usagers vont utiliser des bornes de recharge électrique chez eux ou à leur travail plus souvent que dans nos stations-service ». Il note que la profitabilité des stations de recharge sur autoroute va rester plutôt basse et précise que son groupe a bien fait le choix de cette ressource en produisant aussi de l’électricité.

Assez critique à propos des « e-fuels », le patron de Total ne voit pas non plus l’hydrogène s’installer dans le paysage de la mobilité des particuliers, sauf à defvenir un vrai marché de masse. Patrick Pouyanné rappelle qu’il faut aussi beaucoup d’énergie pour créer et faire tourner des giga-usines de production de batteries. Et que le prix de l’énergie a beaucoup augmenté depuis que la décision de passer au tout électrique a été prise. Et qu’il faut encore trouver comment produire des batteries plus efficaces et moins chères, face à une Chine qui dispose d’un large marché et d’une avance technologique réelle dans le temps.

 

La connectivité des voitures en question

Christel Heydemann (PDG d’Orange) est venu ensuite répondre aux questions de David Barroux notant le rapprochement technologique entre la voiture et le portable, utilisant les mêmes composants pour les fonctions de connectivité et certaines fonctions opérationnelles. « Il n’y a aucune différence entre ces usages lorsque les gens regardent des vidéos sur leurs portables ou lorsqu’ils utilisent des voitures dont les fonctions sont connectées à des serveurs », explique la patronne d’Orange. Elle ajoute que sa firme travaille avec les constructeurs d’automobiles sur la cybersécurité de leurs process, sur la transmission de données, sur l’interopérabilité d’un pays à l’autre, sur la connectivité dans les régions en développement sur ce plan.

 

241015_MONDIAL_AUTO_04

John Bozzella, Pdt de l’OICA convaincu - et convaincant - du bien fondé de l’électrique (Ph CJ)

 

John Bozzella (Chairman de l’Organisation internationale des constructeurs d’automobiles (OICA), CEO de l’Alliance pour l’innovation automobile des USA) était ensuite invité à parler du rôle de ces organisations nées en France (OICA) et développée ensuite globalement. Il estime que la décarbonation ne viendra pas d’une seule technologie. Il note que la voiture électrique ne représente encore que 10% du marché aux États-Unis. « Nous devons convaincre les usagers du bien fondé de cette transition et réussir à faire baisser les coûts de la voiture électrique », stresse John Bozzella, notant que selon l’investissement des états, les résultats sont très différents : 25% de parts de marché en Californie contre à peine 9% à New-York. « Le futur est électrique, ça va venir ! » affirme-t-il avec conviction.

 

241015_MONDIAL_AUTO_05

Carlos Tavares (CEO de Stellantis) converti à l’électrique (Ph CJ)

 

Carlos Tavares (CEO Stellantis) prenant place au pupitre commence par rappeler que la population mondiale atteindra 9,7 milliards de personnes en 2050 et que Stellantis opère dans 15 marchés CO2 régulé différents, enfin que la route est traçée, « mettre sur les routes autant de véhicules propres que possible dès 2038 » étant l’unique objectif. Un challenge qui suppose d’équilibrer les balances entre résultats, investissements, coûts des modèles à mettre sur le marché. Évoquant la hausse rapide des parts de marché prises par les constructeurs chinois, Carlos Tavares explique pourquoi son groupe a choisi de créer une joint-venture avec une entreprise chinoise pour répondre à cette situation complexe. Il pense qu’il faut d’abord voir en quoi, pourquoi les chinois sont forts : « la vraie question n’est pas technologique, elle relève du mental. Si vous dîtes aux gens d’avancer, de foncer, sans les protéger, ils avançent. Quand vous protégez les gens lorsqu’ils se sentent faibles ils deviennent pauvres en ensuite on en peut plus les protéger ». Il pose la question de la responsabilité climatique de ceux qui disent encore que 2025 vient trop vite pour changer les choses.

 

241015_MONDIAL_AUTO_06

Antoine Armand, ministre de l’économie venu rassurer les constructeurs (Ph CJ)

 

Antoine Armand (ministre de l’Économie et des finances) venait conclure ce sommet 2024 de l’automobile à Paris, en rappelant à la fois l’importance de la voiture dans la vie et l’attachement des français à leurs voitures. « Il y a un lien direct entre la santé financière d’une nation et celle de son industrie. Nous continuerons de soutenir la filière qui est une fierté : nous aller maintenir nos objectifs de décarbonation pour 2035 et garder le cap de 2 millions de VE vendus en France en 2030 », a déclaré le nouveau ministre. Et « continuer à soutenir le verdissement de l’automobile ». Citant différents investissements annoncés par l’État pour le secteur et notamment pour l’industrie des batteries, Antoine Armand ajoute que le Crédit impôt recherche sera préservé.

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

Voir aussi sur https://mondial.paris

VISUEL_PAPREC_2024_01

BANNIERE_@MPE-MEDIATWIT

Retour vers le haut
 
Vendredi 13 Décembre 2024
Identification



Hacking

 

Hacking

Votre publicité sur MPE-Média
contact@mpe-media.com

ou +336 60 58 89 26

Taux de change
Liens commerciaux
Enquête de satisfaction
Votre avis sur nos contenus
 
La vie du site
Abonnés : 6
Nombre d'articles : 2601
Liens internet : 7
Nombre de clics des articles : 8570513
Visiteurs du site

Visites aujourd'hui364
Visites hier333
Visites dans le mois4390
Visites dans l"année133686
Total des visites1807921
Qui est en ligne ?
Nous avons 90 invités en ligne