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COPENHAGUE (MPE-Média) – La Division des métaux non ferreux du Bureau international du recyclage tenait sa session de printemps ce 27 mai au Bella Center de Copenhague sous un ciel d’orage, à l’image de certains de ces marchés. Détails.
GD : Edward Meir, Paul Coyte, Elinor Feuer, Andreas Fenster, Christian Bonnicksen et Murat Bayram (Ph CJ)
Paul Coyte (Hayes Metals, Nlle-Zélande) et Murat Bayram (EMR Ltd DG) invitaient Andreas Fenster (Vce-Pdt de Metals Management Europe chez Wieland Werke AG) à présenter l’actualité de sa société bicentenaire présente en Europe, aux USA, en Amérique du Sud et en Asie, dotée d’un portefeuille comprenant des métaux non ferreux de différents alliages produits et vendus en feuilles, en fils, en tubes, en pièces pour le transfert d’énergie, de chaleur, avec un chiffre d’affaires conséquent, une entreprise qui place la durabilité de ses activités au plus haut de ses préoccupations.
« Notre empreinte carbone s’élevait à 1,7Mt de CO2 en 2022-2023. Nous voulons atteindre le seuil du net zéro émissions et décarboner nos activités dès que possible avant 2030 en augmentant le taux de contenus recyclés à 90%, ce qui nous conduit à faire des investissements importants », explique Andreas Fenster.
Les règles associées au mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières, celles liées à la responsabilité élargie du producteur amènent aussi toute une série d’obligations corporate et techniques ou commerciales, imposent d’augmenter la qualité des métaux issus du tri et du recyclage, qu’il s’agisse du cuivre ou des autres non ferreux utilisés et retraités, conclut-il.
Nouvelles stratégies d’investissement
Pour Edward Meir, analyste expert des marchés du cuivre et de l’aluminium chez Marex Group, la hausse récente des prix du cuivre vers les 11 000€/tonne s’explique à la fois par des questions minières à Panama, au Pérou et au Chili, et par des stratégies d’investissements chez BHP et Anglo, ou encore par la baisse de la demande chinoise de la construction compensée par la hausse de la demande des projets de centres de données numériques. Il ajoute que la hausse des volumes de cuivre sollicités par des fonds d’investissements et la relative moindre importance de ceux achetés par des traders changent la donne de ce marché.
« Les marchés sont très serrés, leurs balances négatives pour l’aluminium comme le cuivre, ce qui devrait imposer de bonnes couvertures du risque en 2024-2025 », conclut Edward Meir.
Le panel modéré par la directrice générale de Chilanga AB (Suède) Elinor Feuer donnait ensuite la parole à Christian Bonnicksen (Hkhansen Recycling Group A/S, Danemark) et aux premiers cités, notant que la protection du libre-échange demeure essentielle pour l’exercice de leurs activités : « Les gouvernements deviennent de plus en plus protectionnistes, tout le monde met en place des barrières alors que nous avons besoin de pouvoir exporter ou importer des scraps de non ferreux. C’est mauvais pour l’économie globale », a affirmé Edward Meir.
Des règlementations contraires les unes aux autres
« Nous observons qu’il y a de plus en plus de règlementations souvent contraires les unes aux autres ou d’un pays à l’autre alors qu’il est de plus en plus difficile de pouvoir tracer correctement les origines des scraps, que les bureaucrates sont incapables de distinguer », ajoute M. Meir demandant à Murat Bayram si le BIR dispose de son propre groupe de lobbying.
Évoqué par Michaël Lion, président du Conseil du commerce international du BIR, le problème causé par le déséquilibre entre le surstockage chinois de déchets de cuivre et le déficit de demandes fermes d’achat de volumes provoque beaucoup d’incertitudes sur la réalité des prix sur ces marchés, d’autant qu’on ignore à combien de tonnes s’élèvent ces stocks flottants supposés. Ce qui était déjà le cas voici plus de dix ans suite à la crise financière globale de 2008 - 2009 mais dans une période où le secteur de la construction se portait beaucoup mieux en Chine et ailleurs dans le monde NDLR.
Pour Paul Coyte, toutes ces questions doivent à présent faire l’objet d’études précises commandées par la Division des métaux non ferreux du BIR pour obtenir des réponses susceptibles d'aider ses adhérents à sortir de ces situations complexes.
Christophe Journet
Rédacteur en chef de MPE-Média
Voir aussi sur www.bir.org