PARIS (MPE-Média) - Le groupe ENEDIS, premier distributeur français d'électricité et la Plate-forme automobile (PFA) évoquent ensemble les conditions de succès de la mobilité électrique à l'occasion de l'ouverture du Mondial de Paris : "la mobilité électrique pour tous et partout", mode sinon d'emploi, du moins de préparation, accord signé sur place à la clé.
Carlos Tavares (ici lors du Mondial de 2016) marque toujours sa différence en mettant en doute le caractère moins carboné de la mobilité électrique actuelle, de son cycle de vie, même s'il dit bien ne pas avoir le choix en tant qu'industriel (Ph archives MPE-Média)
Directeur du programme Mobilité électrique d'ENEDIS, Dominique Lagarde présente au Mondial de Paris "la mobilité électrique pour tous et partout" en compagnie de Marc Mortureux, Directeur général de la Plate-forme automobile (PFA, réunissant PSA, Renault et les dirigeants des firmes françaises équipementières du secteur automobile), pour évaluer les questions que pose cette transition sur le plan des transports automobiles, des véhicules thermiques actuels vers les hybrides et les électriques 100%.
ENEDIS et la PFA ont signé au Mondial de Paris un accord de travail commun sur cette thématique, notant que 20 000 bornes de recharges de VE sont déjà connectées au réseau de distribution d'énergie dans l'hexagone, précise M. Lagarde, qui insiste sur le "pour tous et à grande échelle" du développement de cette mobilité en lien avec la filière automobile. Les plans régionaux devraient être prêts à partir du printemps 2019.
(Source Harris Interactive)
Une enquête réalisée à la demande d'ENEDIS par le consultant Harris Interactive montre que les français estiment que les voitures électriques sont "propres et silencieux mais encore un peu trop chers" pour 47% d'entre eux, dotés d'une faible autonomie pour 41% des sondés. 18% des répondants notent qu'elles sont encore "difficiles à recharger".
Les jeunes voient les choses différement : 48% les trouvent écologiques, 42% silencieux, 32% chers, 19% ayant une faible autonomie. Les jeunes associent cette E-mobilité à l'autopartage.
Les 50 ans et plus trouvent les voitures électriques (VE) chères (51%). 69% des sondés pensent que la voiture électrique sera le choix de 57% des usagers dans dix ans. 55% pensent qu'elle sera plutôt réservée aux trajets urbains et/ou courts.
La majorité des sondés notent que l'amélioration de l'autonomie des VE reste une priorité pour eux ; que l'E-mobilité doit être couplée à l'amélioration des transports en commun (58%), proposer des aides financières pour l'achat des VE (54%).
"Pas le choix" pour l'agenda
"La filière automobile se porte bien. Elle souhaite apporter des solutions en matière de réduction des émissions et de qualité de l'air. La Plate-forme automobile que je dirige participe à la filière auto qui s'est engagée à viser un parc de 600 000 VE et 400 000 véhicules hybrides rechargables à mettre sur le marché à l'horizon 2021, soit près d'un million de véhicules électriques ou hybrides", explique Marc Mortureux, DG de cette plate-forme.
"Nous n'avons pas le choix, l'Europe et les règlementations climatiques l'imposent. Dans un an, il va falloir réussir à convaincre les consommateurs d'acheter des véhicules électriques. Le Parlement européen vote aujourd'hui les objectifs de réduction du CO2 à l'horizon 2030", poursuit M. Mortureux, parlant d'une "transformation douloureuse pour l'industrie", tant pour la production de nouveaux modèles que pour l'installation en nombre suffisant de bornes de recharges partout dans l'hexagone.
10% de la flotte automobile d'ENEDIS est déjà passée à l'électrique, "un vrai laboratoire roulant", précise Dominique Lagarde, qui évoque l'enjeu du pilotage de la demande dans les années à venir. ENEDIS a pis en place des démonstrateurs pour tester les formules de recharge des VE, en cablant des parkings, en rechargeant des véhicules sur ces parkings, afin de déterminer les critères d'efficacité de ces installations.
(Ph ENEDIS)
ENEDIS teste aussi l'utilisation du réseau d'éclairage public pour alimenter des bornes situées en bordure des chaussées, avec des contrats différents avec les fournisseurs de bornes et les collectivités. "ENEDIS est de fait un acteur majeur de la mobilité électrique. Nous sommes en train de passer d'une niche à une évolution industrielle de cette nouvelle mobilité à grande échelle", conclut le patron de ce programme.
Le raccordement des futures bornes, l'optimisation des coûts pour les acteurs et leurs clients, l'intégration des systèmes de recharge tant pour les VE que pour les bus font partie de l'équation que vont résoudre ensemble ENEDiS et ses partenaires, en y intégrant l'indispensable cybersécurité (sujet collectif), l'interopérabilité inter bornes, entre régions, pays d'Europe - une question de normes industrielles - et bien sûr "le smart charging", ajoute M. Lagarde.
L'accord de partenariat entre ENEDIS et la PFA a été signé par le Président de la PFA Luc Chatel et le Président d'ENEDIS Philippe Monloubou.
Christophe JOURNET
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Mis à jour (Mercredi, 17 Octobre 2018 17:31)