PARIS (MPE-Média) - Bercy et le médiateur au Crédit interbancaire Gérard Rameix sont intervenus ce 28/12 pour tenter de débloquer un crédit d'un milliard de dollars de fonctionnement refusé au groupe suisse Pétroplus par un pool de banques étrangères, que la situation du pétrolier suisse inquiète.

Pétroplus gère notamment la raffinerie française de Petit-Couronne (Seine Maritime) qui employe 550 personnes, dont les salaires de décembre étaient remis en balance mardi par les banquiers du groupe.

MM. François Baroin et Eric Besson sont montés au créneau pour débloquer les choses, comme l'été dernier lors du plan d'abandon de la raffinerie de Berre (Bouches-du-Rhône) pour laquelle un plan de maintien de l'emploi et des activités avait été négocié entre le groupe suisse Lyondell-Basel et ses banques.

"Bercy n'a pas fait de différence entre un groupe suisse et son unité française", précisent les ministres dans un communiqué à la presse.

Après Total à Dunkerque, ce nouvel épisode critique pour une raffinerie française illustre bien la complexité de la redistribution en cours des ressources en énergie, complexité née de la hausse du prix moyen du baril de pétrole, à un nouveau seuil historique en fin d'année (voir l'indice ci-dessous) et aussi des modifications des pratiques de consommation des particuliers et des entreprises qui en découlent.

Les nouvelles directives bancaires européennes visant à réduire le risque de restriction des crédits en dollars en Europe tardent à être actées par les banques globalisées, soumises aux incitations de la Réserve fédérale US visant à protéger le niveau des liquidités en dollars. Bercy réaffirmait ce 28 décembre sa volonté d'imposer un dialogue au plus haut niveau pour éviter des conséquences sociales et économiques lourdes à l'échelle régionale comme au niveau européen et ... nord-américain.

Pétroplus annonçait récemment - comme Total qui ne le dit pas encore NDLR - son intention de stopper la production de certaines huiles à Petit-Couronne.

Christophe Journet