PARIS (MPE-Média) - Les coûts du fret mer sont toujours plutôt avantageux ces derniers temps, comparés à la même période en 2011, du moins pour le premier trimestre qui s’achève. Le nombre de containers disponibles au niveau des ports européens ou américains à des moments précis impacte toutefois les choix des négociants asiatiques, en fonction des rotations possibles, dont le volume pourrait varier sensiblement avec la baisse des collectes aux Etats-Unis, bientôt en Europe.

La gestion prévisionnelle des rotations de cargaisons de vieux papiers entre le monde développé (Etat-Unis et Europe) et l'Asie risque de devenir plus compliquée pour les industriels du secteur des vieux papiers et les importateurs asiatiques. Seules les entreprises ayant des flux dans les deux sens disposent alors de containers en nombre suffisant pour répondre rapidement à la demande asiatique.

50 à 60 jours de fret mer

Le temps de fret mer nécessaire pour qu’une marchandise chargée dans un port européen parvienne à destination est de 50 à 60 jours entre le chargement dans les pays développés et le déchargement dans les ports d’Asie. Lorsqu’on visite des usines en Asie, et qu’on visite le stock physique, il faut avoir en tête le stock flottant déjà acheté, en cours d’arrivage sur zone en Asie.

Les acheteurs jouent sur deux plans

Ce, associé au fait que les acheteurs asiatiques jouent sur deux marchés, les USA et l’Europe, en fonction des prix et de la parité des monnaies. Leurs services effectuent des points d’articulation entre la parité euro-dollar et la capacité des uns et des autres à fournir. Pour l’instant, les volumes achetés aux USA ne baissent pas, mais varient en fonction des besoins des usines nord-américaines et de la disponibilité restante.

Depuis la fin du nouvel an chinois, les achats de vieux papiers et cartons n’ont pas réellement cessé, hormis deux ou trois jours à la fin janvier. Globalement, les contacts ont continué et les ordres ont continué à arriver. Les ordres peuvent varier de quelques centaines à quelques milliers de tonnes. Mais seuls quelques gros brokers passent actuellement des ordres de plus de 2 à 3.000t.

Les volumes collectés sont plutôt en diminution dans les pays développés, la production de papier journal aux USA ayant baissé de 60% ces derniers temps, pour des raisons de crise des achats de journaux, et de rejet par les lecteurs des excédents de pages publicitaires directement dans les poubelles proches des kiosques.

Tensions prévisibles

Dans le monde, la pratique de lecture de presse continue toutefois à se développer dans le sud-est asiatique, qui imprime toujours plus de papier journal. Ce qui pourrait provoquer des tensions nouvelles sur un marché déjà mis en tension en amont, où les patrons de presse ont perdu des marchés à la vente, impactant les papetiers qui étaient en surproduction en 2010, et le sont encore malgré les fermetures connues en 2011.

Enfin, une éventuelle réduction des cargaisons de vieux papiers nord-américains à destination de l’Asie pourrait aussi avoir des conséquences sur les taux du fret et obliger les armateurs à diversifier davantage les contenus des containers pour assurer un niveau de rotation convenable dans les deux sens. 

Jo Gatsby

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Mis à jour (Vendredi, 28 Octobre 2016 16:41)