PARIS (MPE-Média) – Retrouver une ambition, agir sur l’investissement, défendre l’innovation, développer le crédit-impôt-recherche comptent parmi les mesures préconisées par le Président du Groupe des Fédérations Industrielles M. Pierre Gattaz dans le débat présidentiel en cours. Revue de détail.

Présentant dans le cadre d’une conférence de presse dédiée à la réaction du Groupe des Fédérations Industrielles (GFI) et du Comité des Constructeurs Automobiles Français (CCFA) la réaction des industriels aux propositions des principaux candidats aux présidentielles, le président du GFI M. Pierre Gattaz a commencé par pointer « un manque de vision, d’ambition exprimée. Nous sommes dans la tactique, dans une image très négative de l’industrie, qui regroupe des sociétés qui vont bien, qui vont dans le monde, qui ont des succès, ce que nous ne sentons pas dans la campagne ni dans les déclarations des candidats. Il faut parler d’ambition», a souligné M. Gattaz, sans souhaiter de retour aux plans étatiques, mais notant l’absence de vraies propositions publiques, privées pour définir des programmes stratégiques.

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source COE-Rexecode

S’appuyant sur un bilan précis réalisé par COE-Rexecode sur la conjoncture économique qui observe que l’on va « vers un mieux, une reprise industrielle après un petit rétrécissement en 2011, dans un environnement mondial redevenu porteur », M. Gattaz a énuméré six propositions pour l’industrie, à mettre en œuvre à long, moyen et court terme.

Les propositions du GFI

- Il s’agit tout d’abord de retrouver une ambition conquérante pour favoriser la croissance et l’emploi dans l’industrie en France ;

- Il faut agir sur l’investissement, l’innovation, l’internationalisation et la Qualité ;

- Maintenir en l’état le crédit impôt recherche (CIR) est essentiel pour soutenir la recherche et le développement en France ;

- Il convient de mettre en œuvre un nouveau pacte social responsable ;

- Il faut chercher à créer un véritable choc de compétitivité-coût : ce qui signifie aller au delà de la « TVA antidélocalisation » ;

- En résumé, le GFI appelle de ses vœux une perspective stable, sereine, simplifiée, pour créer un environnement propice à la croissance de l’industrie et donc de l’emploi.

Pacte social

Présentant les nombeux évènements organisés par les fédérations industrielles dans le cadre de la Semaine de l’Industrie 2012 qui débute, M. Gattaz a souligné également que « le GFI soutien le pacte social proposé par l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM ) ainsi que le parcours formation pour améliorer l’employabilité des jeunes et des actifs».

Stigmatisant « le coût excessif du travail qui concourt à la baisse de la compétitivité de la France », M. Gattaz a enfin appelé de ses vœux « une vraie réduction des dépenses de l’Etat, condition au retour d’un environnement fiscal simple, stable, pour construire les cathédrales industrielles du futur ».

En écho à ses propos, le président du CCFA M. Patrick Blain a souligné que « l’industrie a besoin de 80 à 100.000 embauches tous les ans», relevant que « l’automobile emploie près de 10% de la population active si l’on ajoute les emplois de services aux emplois industriels ».

Semaine de l'Industrie

Une enquête 2012 montre aussi selon lui que la compétitivité sur le plan des coûts et de l’innovation doit être protégée avec soin par la défense de la propriété intellectuelle chez les constructeurs.

« La semaine de l’industrie va permettre au monde de l’éducation de montrer aux jeunes qu’il y a autre chose dans la vie que les tablettes de jeux électroniques et les game boys», ajoute M. Blain.

Les principaux « points de vigilance » évoqués par les industriels sont les coûts de l’énergie et dans une autre mesure la hausse es coûts des matières premières (voir graphique).

« Nous devons travailler davantage sur l’efficacité énergétique », affirme Pierre Gattaz. Qu’il s’agisse de l’accès des industriels aux matières comme aux terres rares (high-tech, auto, aéronautique et spatial), le Pdt du GFI – et aussi du groupe Radiall – observe avec intérêt les efforts engagés par le Comité des Matières Stratégiques (COMES) depuis 2011, les mesures européennes dans ce sens ainsi que ceux réalisés dans le domaine du recyclage.

S’il souhaite voir créer « un ministère de l’industrie rattaché au premier ministre, avec une vision à 5, 10, 15 et 20 ans », M. Gattaz a conclu sa présentation en répondant à une question sur la taxation des produits financiers : « nous sommes prudents par rapport aux mesures qui sortent du chapeau, il ne faut pas opposer les PME aux grands groupes, ni se contenter d’un feu d’artifice fiscal et des effets d’annonce. Nous parlons d’autre chose. Sans cohérence et sans chasser en meute à l’international, ce ne sera pas possible. Il nous faut bien une vision ».

Christophe Journet

Voir aussi:

www.semaine.industrie.gouv.fr

www.fieec.fr

www.fim.net

www.fiev.fr

www.laplasturgie.fr

www.ccfa.fr


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Mis à jour (Vendredi, 28 Octobre 2016 16:42)