BRUXELLES (MPE-Média) - L'association européenne des producteurs d'acier, EUROFER, réunissait ses membres ce 7 mai à l'occasion de sa journée annuelle de l'acier. L'occasion pour son Président Geert Van Poelvoorde de réagir aux mesures douanières édictées par les USA et de parler développement durable.

Le sujet ne pouvait pas être évité, la décision de Donald Trump de créer une barrière douanière à la hauteur de 25% des valeurs faciales des exportations européennes vers les acheteurs d'acier américains suscitant la colère des industriels de l'Union, qui employent pas moins de 320 000 personnes produisant 160 Mt par an.

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GD : Geert Van Poelvoorde et Axel Eggert, respectivement Président et Directeur général d'Eurofer (Ph CJ MPE-Média)

"La situation économique est plutôt bonne pour l'instant, avec une croissance de près de 5 points sur un an. En particulier l'acier construction (+4,8%), l'acier automobile (3,7%), l'acier ingéniérie suivant dans de moindres proportions de croissance les secteurs cités", déclare le Président d'Eurofer.

Ce point haut va de pair avec des importations redevenues plus raisonnables, un point bas sur six ans, mais la mesure initiée à Washington cet hiver via la "section 232" par le Département du Commerce (DoC) US vient gâcher le tableau avec le risque de baisse des exportations vers les Etats-Unis, lesquelles s'élevaient l'an dernier à près de 7 milliards d'euros l'an.

Eurofer condamne les mesures US

"Eurofer condamne bien sûr fortement les mesures protectionnistes américaines, alors que les surcapacités d'acier visées par Donal Trump sont chinoises", déclare son Président Geert Van Poelvoorde. Et d'expliquer qu'il risque de se produire un "tsunami" de lots d'acier refoulés par les USA vers l'Europe si les autres régions exportatrices ne limitent pas leurs propres exportations globales : "c'est une situation absurde, où les pays qui se disaient favorables au libre échange en viennent à contredire leurs choix en créant des zones protégées", renchérit-il.

Et de citer le cas du Brésil qui va continuer à exporter vers les USA de façon massive pour tenter de profiter d'une exception faite par Donald Trump pour les aciéristes de ce produit. Le premier dommage collatéral serait selon M. Van Poelvoorde que les autres marchés se ferment à leur tour.

"Nous ne souhaitons pas fermer le marché européen, ce n'est pas notre ADN. Nous pensons que créer des quotas globaux d'exportation n'est pas une bonne chose. Cela va créer de la volatilité, des distorsions de concurrence entre les gros producteurs capables d'inonder le marché européen et les autres, au risque de faire s'effondrer les prix", poursuit le Président d'Eurofer.

 

La réduction de l'empreinte carbone de l'acier européen se poursuit

La question des émissions de CO2, de la réduction de l'empreinte carbone des aciéries de nouveau posée par la Commission européenne est de nouveau un vrai sujet qui occupe les laboratoires de recherche des producteurs : "pour parvenir à réduire encore nos émissions, avec les seuls moyens du privé jusqu'ici, il sera nécessaire de disposer d'aides publiques. (...) L'objectif de transition énergétique vers les renouvelables dans notre industrie nécessite aussi des recherches sur les technologies environnementales de rupture", explique le Président d'Eurofer, toujours Ceo des produits plats carbone Europe chez ArcelorMittal.

"Le dialogue avec la Commission européenne est crucial. Nous devons le poursuivre pour aboutir à une feuille de route décarbonnée possible à l'avenir".

Par ailleurs, le Directeur général d'Eurofer Axel Eggert note qu'en plus des surcapacités chinoises se pose à présent la question de la hausse de la production de l'Iran, difficile à mesurer en l'état. Eurofer publie aujourd'hui ses faits et données chiffrées pour 2017.

 

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Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

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Mis à jour (Jeudi, 07 Juin 2018 22:47)