PARIS (MPE-Média) – Le nucléaire de 4ème génération, consommera moins d’uranium, recyclera à 99,8%, n’accumulera plus de plutonium, parviendra à stabiliser ses inventaires de MOX, valorisera l’uranium 238 (naturel), explique un cadre du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) durant le colloque dédié au nucléaire du futur. Le nucléaire nouveau, sécurisé est arrivé, reste à le faire savoir et accepter.

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Nicolas de Victor (CEA) présentant le démonstrateur français ASTRID (Ph MPE-Média) 

La question du recyclage des matières sortantes des réacteurs à neutron « rapides » de 4ème génération (RNR) est essentielle pour qui veut comprendre l’évolution en cours dans le secteur nucléaire : les combustibles mox usés et stockés à raison d’une centaine de tonnes par an dans le site de la Hague sont stabilisés et recyclés, ainsi que le plutonium sortant, intégralement recyclé dans l’actuelle filière de réacteurs à eau pressurisés (REP) et dans le cycle RNR, poursuit la même source.

La consommation d’uranium naturel déjà en baisse (6500 tonnes/an) devrait tomber à zéro par la suite, ainsi que la production nette de plutonium post utilisation du combustible (7,5 tonnes/an en mono recyclage, zéro tonne par la suite).

Le nucléaire en gestation (REP – RNR) fait déjà chuter le volume des déchets à vitrifier et l’emprise au sol des espaces de stockage gérés par l’ANDRA de 480 m2/TWh à presque zéro en phase « multi recyclage » par des réacteurs à neutrons rapides.

Modèles à neutrons rapides

« Tant qu’on n’a pas un parc majoritairement composé de RNR, il n’est pas possible de recycler l’intégralité des déchets », poursuit ce cadre du CEA, qui présente d’autres scénarios possibles que le renouvellement du parc actuel, y compris celui de son arrêt complet pour lui substituer progressivement des RNR : « les RNR et la fermeture complète du cycle du combustible sont une condition indispensable au développement d’un nucléaire durable », conclut l’intervenant après la présentation des phases de transition possible mixant RNR et REP.

Reste la question des coûts posée par un analyste participant : « il faudrait des heures de séminaire pour l’aborder correctement. Bien sûr les RNR sont un peu plus chers que les REP, bien sûr nous avons aussi une approche économique pour chaque option », répond le cadre du CEA.

Résoudre la question des déchets

« Le problème de l’acceptabilité du nucléaire passe par la résolution de la question des déchets, tous les arguments des anti-nucléaires reposent sur cette question », déclare un participant allemand.

Des projets de RNR ou de « réacteurs refroidis au sodium » sont en cours dans plusieurs grands pays de l’Europe à l’Asie via la Russie, la Chine, le Japon, représentant au moins six concepts distincts de réacteurs, présentés par Joël Guidez (CEA). La Commission européenne soutient un projet de réacteur utilisant du plomb baptisé ALFRED », qui intéresse aussi la Chine.

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La Chine, très engagée dans la R&D nucléaire (Ph MPE-Média) 

Réacteurs à sel fondu

Le concept de « réacteur à sel fondu (molten salt reactor)», très innovant mais à la chimie très compliquée selon M. Gauché (CEA), qui précise que de nombreux projets de ce type sont à l’étude dans le monde : surgénérateur du programme « NEEDS » du CNRS en France, projet ITU au thorium en Allemagne, projet modéré au graphie et utilisant aussi le thorium au Canada, projet Flibe Energy aux Etats-Unis, etc.

Des projets à très haute température sont également dans les tuyaux un peu partout dans le monde, Russie, Chine, Japon et Inde ayant is en route 4 réacteurs expérimentaux au sodium, 2 réacteurs de puissance au sodium en Russie, 2 réacteurs expérimentaux à haute température en Chine et au Japon, d’autres en construction en Inde, en Russie, aux Etats-Unis, notamment dans la Silicon Valley. Les projets « ASTRID », un démonstrateur technologique en France présenté ici par Nicolas de Victor (CEA) de RNR au sodium, NuScale en Amérique du nord, le programme de recherche ITER de Cadarache, « l’usine nucléaire du futur » ont aussi été présentés.

La Commission européenne soutient plusieurs types de projets de recherche, sans choisir a priori un modèle ou écarter une solution, dès lors que plusieurs pays membres y participent.

C.J.

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Mis à jour (Lundi, 11 Décembre 2017 17:20)