PARIS (MPE-Média) – La baisse du prix du baril de Brent continue sous les 30$/baril au point de réduire à un dollar/baril l’écart avec le West Texas Intermediate (WTI) dans les prévisions de Bank of America pour le S1 2016 juste au-dessus de 35$/baril en moyenne. Mais la barre des 30$/baril est déjà franchie.

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L’écart entre le Brent et le WTI s’est réduit à un dollar dans les prévisions de Bank of America pour la période, le Brent ayant baissé davantage que le WTI après la réunion de l’OPEP (Source BOFA ML/Bloomberg).

Pour Bank of American Merrill Lynch, la question du jour est : « Les prix du pétrole peuvent-ils trouver leur plancher ? »

Notant que les producteurs américains de pétrole brut ne sont pas assez couverts sur leur risque prix 2016 pour le pétrole et le gaz naturel, au regard de la conjoncture comparé à celle d’un an auparavant, les analystes énergie de BOFA voient de plus en plus de sociétés entrer en zone de turbulences après une vingtaine de faillites dans le secteur pétrole et gaz US à la fin 2015.

Ils précisent qu’avec des prix du baril passant sous la barre des 35 dollars, « un déclin dans les 20$/b. placeraient nombre de compagnies en-dessous de leurs coûts opérationnels, peut-être à un point d’inflexion pour le pétrole, tandis que la production de gaz de schiste baisse rapidement et que le WTI est négocié au-dessus du Brent, autre signe que le plancher est atteint pour le prix du brut ».

Toutefois, la messe n’est pas dite pour ces analystes qui anticipent « une demande mondiale ferme et en hausse avec l’arrivée sur le marché des barils de pétrole iranien qui devrait coïncider avec un vrai plancher pour les prix du brut dans le monde au premier semestre 2016 et une reprise durant les mois d’été ».

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La page Twitter du géant saoudien Aramco, Groupe bientôt mis en bourse annonçent les Saoud (Source Twitter)

Mais personne ne tient compte pour l’instant de l’impact de l’annonce d’une prochaine entrée en bourse d’Aramco, la Cie pétrolière étatique saoudienne, sur les prix du baril. Aramco disposerait de 261 milliards de barils de réserve attestée soit dix fois celles d’ExxonMobil, pour l’instant la première Compagnie pétrolière privée au monde.

L’annonce est intervenue juste au moment où le baril passait la barre des 35 dollars et de nouvelles tensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, quelques jours avant le plongeon du brut sous les 30$/baril ce mardi aux Etats-Unis.

On peut parler à présent de choc pétrolier inversé car ses conséquences peuvent à court terme devenir aussi dommageable qu’une hausse brutale, obligeant les pétroliers et les parapétroliers à des coupes budgétaires aussi noires que le produit qu’ils exploitent : « le virage en cours est plus long et plus profond que le dernier en date des cinq crashs pétroliers depuis les années 70 », explique au Wall Street Journal un analyste de chez Morgan Stanley.

Symptomatiquement, l’Amérique commence d’abord à observer les effets de cette chute du prix du brut chez elle : 2016 sera une année record pour les réserves de pétrole car les plus solides des compagnies pétrolières nord-américaines ont choisi de continuer à produire en quantité, pour générer du cash et pouvoir payer les intérêts de leurs emprunts en cours, expliquent d’autres sources. Mais au prix actuel, l’Amérique perd déjà plus de 2 milliards de dollars par semaine et ses pétroliers et gaziers préfèrent voir leurs dettes augmenter plutôt que de donner à voir des signes de fragilité.

Christophe Journet

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http://www.economist.com/news/middle-east-and-africa/21685529-biggest-oil-all-saudi-arabia-considering-ipo-aramco-probably?fsrc=scn/tw/te/bl/ed/saudiarabiaisconsideringanipoofaramcoprobablytheworldsmostvaluablecompany

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Mis à jour (Lundi, 18 Janvier 2016 12:30)