LYON (MPE-Média) – FIP Solution Plastique, associé à Fip solution composites et fip solution caoutchouc accueille depuis mardi dernier et jusqu’à vendredi 20 juin près de 10.000 professionnels de la plasturgie et des métiers associés à Eurexpo Lyon. MPE-Média est partenaire de FIP 2014. Détails et retour sur le dossier gaz de roche, l'objet d'une table ronde organisée par l'Union Française des Commerces Chimiques animée par MPE-Média, partenaire de FIP 2014.

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FIP 2014 bat son plein jusqu'à ce vendredi (ph CJ MPE-Média)

Tables rondes et évènements s’y succèdent avec le concours de la Fédération de la Plasturgie, des groupements et pôles de compétitivité Plastipolis, Alizé-Plasturgie. L’Union Française des Commerces Chimiques y organise avec le concours du BRGM, du Grand Lyon, de la Fédération de la Plasturgie, de Spirit of Innovation et quelques autres une conférence à propos de l’impact des gaz de roche sur les économies et industries européennes ce jeudi à 16h.

Le dossier des gaz non conventionnels pose la question de la compétitivité européenne par rapport aux industries manufacturières et aux producteurs d’énergie d’Amérique du nord, Etats-Unis en tête.

Au moment où la France reporte de nouveau ses objectifs pour la transition énergétique annoncés hier par la Ministre de l’Ecologie et de l’Energie Mme Royal, le différentiel de prix de l’énergie entre les USA et l’Europe ainsi que le volume croissant de matières produites à partir du cracking de gaz ou de pétrole de roche aux Etats-Unis inquiète de ce côté-ci de l’Atlantique.

Voici pour rappel quelques données et études récentes qui tendent à montrer que l’exploitation des gaz de roche par fracturation hydraulique, comme l’était le gaz de Lacq en France ces dernières décennies, ne provoque pas nécessairement les impacts écologiques négatifs que les lobbies verts américains ont cherché à monter en épingle.

 

Christophe Journet

 

Gaz de roche, eau et méthane : Quelques études clés récentes et peu connues du public international

 

AUSTIN/USA (MPE-Média) – Jean-Philippe Nicot travaille depuis plus de dix ans au Texas et ailleurs aux Etats-Unis sur des projets d’hydrogéologie et d’étude des gaz dont le méthane dans les sous-sols, études financées par des sociétés pétrolières d’une part et d’autre part par le gouvernement fédéral nord-américain.

Jean-Philippe Nicot travaille sur un projet de plus d’1,5 M$ sur le méthane, pour comprendre son fonctionnement dans le sous-sol.

« Le méthane peut être un problème dans les nappes, il est souvent d’origine naturelle, en Pensylvannie et au Texas. Il vient du gaz de schiste et monte doucement. Ce n’est pas rare d’avoir du méthane au-dessus des roches-mères contenant des gaz de roche, une grande partie de ce gaz ne s’accumule pas nécessairement dans ces réservoirs et peut passer à côté et aller dans l’atmosphère », explique Jean-Philippe Nicot.

C’est ce phénomène et non le gaz ou le pétrole de roche qui a pu provoqué des incendies de robinet rarissimes mais ultra-médiatisées. « Il s’agit donc de mieux comprendre ce qui peut être strictement naturel et ce qui peut ne pas être naturel, indépendamment des forages », explique Jean-Philippe Nicot.

Un chercheur de l’Université de Cornell a publié récemment une étude sur ces fuites de méthane qui a nourri le discours des opposants au gaz de schiste, explique M. Nicot : David Allen, spécialiste des problèmes de pollution, a publié fin 2013 un script consacré à ces sujets.

« Le premier forage aux Etats-Unis a commencé il y a 15 ans près de Dallas Fort Worth. Près de 18.000 puits ont été forés depuis, un gisement important ayant été découvert. Les opérateurs continuent à forer sous la ville elle-même. A ma connaissance, du moins, aucun accident particulier n’a été recensé. Les forages continuent moins vite parce que le prix du gaz est moins élevé. On voit même des derricks pousser au beau milieu de la Métroplex de Dallas Fort Worth », explique Jean-Philippe Nicot, ancien de l’Ecole des Mines de Nancy.

« Toutes ces villes texanes acceptent les forages et donnent de l’eau aux compagnies pétrolières pour faire leurs forages et en tirent un bénéfice, ajoute JPN, qui travaille depuis 20 ans aux USA sur ces thèmes : « j’ai parlé avec des chercheurs du CNRS et du BRGM. Des compagnies américaines continuent à nous demander des études qui concernent le sous-sol français », explique-t-il.

Depuis cette discussion par téléphone, Jean-Philippe Nicot a reçu les conclusions d’une étude loi sur l’eau qui tend à prouver l’inocuité des forages dans les nappes phréatiques des zones d’exploitation de plusieurs grands bassins américains.

 

Coordonnées de Jean-Philippe NICOT :

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http://www.beg.utexas.edu/

http://www.barnettshalenews.com/

http://keranews.org/post/dallas-city-council-approves-strict-gas-drilling-rules

http://www.worldoil.com/SHALE-ENERGY-Developing-the-Barnett-Barnett-activity-continuing-despite-environmental-tensions.html

http://www.thenewsoutlet.org/2012/04/in-texas-gas-wells-everywhere/

http://www.worldoil.com/February-2013_Barnett_Shale_Graybeard_play_producing_more_gas_from_less_drilling.html

http://www.mpe-media.com/index.php?searchword=gaz+de+schiste&ordering=&searchphrase=all&Itemid=1&option=com_search

 

 

Gaz de roche : L’Analyse du Boston Consulting Group (BCG)

CHICAGO (BCG) – Le gaz naturel à bas coût aura un impact plus important sur l’industrie manufacturière US durant les sept prochaines années que ce qui est généralement dit, donnant à l’Amérique un avantage compétitif étendu à de nombreux secteurs d’activités, profitant à toute la chaîne de valeurs, depuis les ressources naturelles jusqu’aux produits finis.

Cet avantage compétitif a déjà commencé à booster l’investissement et l’emploi, ce qui devrait continuer durant les cinq prochaines années au moins, affirme une étude récente du BCG ; d’autres études ont déjà prouvé l’impact positif de la production croissante de gaz naturel aux Etats-Unis dans le secteur domestique de l’énergie et pour les industries pétro-chimiques qui utilisent le gaz naturel comme matière première, le BCG ayant vu que presque toutes les industries manufacturières aux Etats-Unis sont bien placées pour en bénéficier, directement ou indirectement ;

 

- Bas prix de l’électricité dans les usines gas to power, dotées de générateurs ou de turbines à gas, industries énergie-intensives telles que l’acier ou le verre,

- En profitent moins visiblement mais réellement les fabricants de produits intermédiaires tels que granulés à base de résines plastiques, fabricants de produits finis tels que les jeux pour enfants en plastiques, pièces pour l’automobile en plastique, qui vont progresser grâce à ces matières premières moins chères.

« Même dans les secteurs d’industries moins énergie-intensives, le gaz naturel low cost devrait faire chuter de 1 à 2% les coûts de production au fil de la chaîne de valeur », précise BCG.

A cela s’ajoute le fait que le tissu industriel nord-américain est déjà avantagé par de moindres coûts du travail comparé à ceux d’autres économies, aux hausses rapides des salaires en Chine, et par une productivité élevée.

« Plusieurs facteurs importants convergent – s’alignent – actuellement qui restaurent la fortune d’un secteur manufacturier américain qui était donné pour mort ou presque voici tout juste quelques années », explique un des associés seniors du Boston Consulting Group, Harold Sirkin.

« L’avantage énergétique et une compétitivité accrue sont le fait des seuls américains et accélèrent une renaissance de l’industrie nord-américaine », ajoute-t-il.

 

Des avantages multiples et durables pour l’industrie américaine

Les prix de vente du gaz naturel ont chuté de près de 50% depuis 2005, lorsque l’exploitation des gisements de gaz de roche grâce à la fracturation hydraulique est devenue rentable. Le gaz naturel est à présent 3 fois moins cher en moyenne aux Etats-Unis qu’en Chine, qu’en France, qu’en Allemagne, les prix américains devraient rester dans une fourchette de 4 à 5 dollars le millier de m3 durant plusieurs décennies. De plus, compte tenu du temps nécessaire aux autres régions du monde pour parvenir à une exploitation à grande échelle, seule susceptible de réduire les coûts initiaux, et avant que les Etats-Unis commençent à exporter leurs excédents domestiques de gaz, l’avantage low cost exclusif le restera pour l’Amérique durant au moins une dizaine d’années.

En 2015, le gaz naturel représentera environ 2% des coûts moyens de production des industriels nord-américains, l’électricité 1%, alors que le gaz représentera entre 5 et 8% des coûts manufacturiers au Japon et en Europe pour les principaux pays exporateurs de ces régions et l’électricité représentera entre 2 et 5% des mêmes coûts au Japon et en Europe, affirme le BCG.

Les industries pétrochimiques consommateurs d’éthane, de propane et de butane, dérivés du gaz naturel vont bénéficier d’un avantage coût d’environ 50% comparé à leurs pairs d’Europe et d’Asie. L plus grosse partie des ces économies de coûts de l’énergie « passera » vers les sous-traitants utilisant ces produits pétrochimiques pour fabriquer toutes sortes de plastiques ou de produits synthétiques et « éventuellemen » aussi profitera aux consommateurs américains.

Gaz vers Energie

Le gaz naturel est utilisé de plus en plus comme carburant pour les centrales productrices d’électricté (gas to power). Cela garantit que le prix de l’électricité sera inférieur d’un quart à deux tiers de ceux des grands pays exportateurs comme la Chine, l’Allemagne, le Japon, la France, et l’Italie, durant encore longtemps.

Les chercheurs du Boston Consulting Group estiment que les producteurs de verre énergie-intensifs bénéficieront dans cette période d’un avantage coût de 40% comparé à leurs concurrents de Corée du sud, par exemple et de 63% comparé à leurs concurrents allemands.

Une aciérie utilisant la technologie Direct Reduced Iron Ore (DRI) à partir de gaz naturel low cost pour produire du fer disposera d’un avantage compétitif substantiel comparé aux usines produisant l’acier à partir de hauts-fourneaux classiques.

« Les groupes du monde entier en sont conscients et commençent à investir à long terme dans l’industrie aux Etats-Unis pour prendre leur part de cet avantage », illustre Michaël Zinser, associé du BCG qui chiffre à plusieurs dizaines de milliards de dollars ces nouveaux investissements et ceux attendus dans le futur proche ».

M. Zinser cite Formosa Plastics, avec 2 milliards investis dans une usine d’éthylène et d’autres productions au Texas, Sasol qui construit un cracker près de Lac Charles, Methanex qui relocalise deux usines à méthanol du Chili à Ascension Parish ; le secteur de l’acier n’est pas en reste avec les aciéries DRI de Nucor, en Lousiane, Vallourec dans l’Ohio, VoestAlpine au Texas, bref, nombre d’industries sont parvenues à cette conclusion qu’il est plus rentable de produire aux Etats-Unis qu’ailleurs dans le monde.

 

Jo Gatsby

 

L’effet gaz de roche et le cas de l’éthylène

PARIS (MPE-Média) - Les Etats-Unis disposent, après la Chine, des réserves de gaz de roche les plus importantes au monde, soit 24,4 trillions de m3 de ressources de gaz de schiste techniquement récupérables, explique Michel Loubry, DG Europe de l’Ouest de Plastics Europe.

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(Source PlasticsEurope 2014)

Les Etats-Unis disposent, après la Chine, des réserves les plus importantes au monde, soit 24,4 trillions de m3 de ressources de gaz de schiste techniquement récupérables.

L’exploitation de ces réserves est devenue opérationnelle dès 2008, en même temps que frappait la crise économique. Les pétrochimistes américains bénéficient par ailleurs d’un autre avantage non négligeable par rapport à leurs homologues européens. La majorité de leurs installations est déjà basée sur le gaz, contrairement aux installations européennes qui fonctionnent sur base naphta.

 

A ce jour, on décompte 97 projets représentant 72 milliards d’euros d’investissements dont la plupart est directement liée à la production d’éthylène : pour l’adaptation d’usines anciennement base naphta ou la construction de nouvelles unités.

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Si tous les projets sont menés à leur terme, pas moins de 20% d’augmentation de la production d’éthylène se profilent à horizon 2017 (Source American Chemical Council). Selon une analyse du CEFIC* et de l’ICIS**, le coût de l’éthylène payé comptant en Europe s’élève à plus de 1200€, contre 500€ aux USA, en dessous du prix auquel il était payé par tous en 2005. Soit un différentiel de 700€ en défaveur des industriels européens.

A très court terme, les pétrochimistes américains devraient être bien plus présents à l’export pour capitaliser ainsi sur l’avantage compétitif que leur offre leur coût de production. Si le pourcentage de polymères (PE, PP, PVC) produits sur le sol américain et exportés s’élevait à 12% en 2008, il a atteint 22% en 2012 et pourrait grimper jusqu’à 33% à horizon 2015.

 

Une nécessaire adaptation en Europe

La perte de compétitivité des producteurs de matières plastiques européens risque d’hypothéquer à moyen terme, la pérennité des industries aval implantées en Europe. L’Europe, dont la France, pourrait voir sa balance commerciale affectée par la redistribution des cartes à niveau mondial.

L’effet combiné de la récession et de l’apparition de nouvelles capacités de production en Asie, au Moyen- Orient et sur le continent américain conduira à une restructuration certaine en Europe. Selon PlasticsEurope, à court terme les fermetures en Europe pourraient concerner 4 Millions de tonnes (12 % de la capacité actuelle), essentiellement des commodités.

 

Les rationalisations vont permettre à l’industrie des matières plastiques

• d’être plus efficace sur le plan énergétique,

• de réduire son impact sur l’environnement,

• et de se focaliser sur la fourniture de valeur ajoutée.

 

Une situation encore à peu près préservée en Europe

Les industries consommatrices de matières plastiques en Europe (UE 27) avec un volume de 46 MT de matières plastiques achetées en 2013 n’ont toujours pas retrouvé leurs niveaux d’avant la crise de 2008 même si on note une tendance à la reprise. L’industrie automobile (8,2% de la demande en matières plastiques) qui avait enregistré une baisse de production sensible montre une reprise, la construction (19,5% de la demande) en chute continuelle depuis 2008 repartirait et le secteur des boissons et de l’agro-alimentaire (39,5% de la demande) qui n’avait pas trop souffert, est stable. Tous secteurs d’activité confondus, la vente aux transformateurs est quasi stable (+0,1%). A noter que la pression sur les importations se fait déjà sentir. De 12% en 2005, elle est passée à 16,2% en 2013.

 

(Source PlasticsEurope)

 

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Mis à jour (Vendredi, 20 Juin 2014 06:56)