ORLEANS (MPE-Média) – Une première journée de conférences et tables rondes dédiées aux projets miniers en France métropolitaine s’est ouverte ce mardi 10 juin à Orléans, organisée par l’Observatoire des Sciences de l’Univers (OSUC, Université d’Orléans). Une soixantaine de participants de plusieurs pays d’Europe, d’Australie, d’autres régions du monde découvrent ensemble le potentiel minier et les nouveaux moyens d’exploration mis en oeuvre en France et en Europe. Un domaine où la volonté politique et opérationnelle d’agir est à présent clairement en place, insistent ces acteurs. Détails.

« Quels projets miniers pour la France métropolitaine», tel est le thème choisi par les chercheurs et porteurs de projets miniers réunis par l’Observatoire des Sciences de l’Univers (OSUC, Université d’Orléans) pour la première réunion à la fois scientifique, géologique et « axée business et investisseurs » organisée en France depuis plus d’une trentaine d’années sous un angle très prospectif, visant à favoriser l’ouverture de chantiers d’exploration et de production ultérieure de métaux de base, métaux précieux, matières critiques et/ou stratégiques comme l’antimoine, le tungstène, les petits métaux.

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Un public international très concentré sur les matières stratégiques et les métaux de base (ph MPE-Média)

Un nombre intéressant de dirigeants de juniors minières ont fait le déplacement depuis l’Australie, le Royaume-Uni et d’autres pays dont la France pour ce partage d’expérience et dans l’espoir de pouvoir ouvrir de nouveaux chantiers et trouver des partenaires d’affaires dans les mois à venir, ainsi pour Jeff Smith, de MSA Projects actuellement actif en Espagne et en Ecosse, Richard Harris, actionnaire majoritaire de Golden Matrix Holdings Pty Ltd (Perth, Australie), Chris Sangster de ScotGold Resources Ltd, Seamus Cornelius, Directeur de Cordier Mines, filiale du groupe australien Montezuma et son directeur opérationnel Justin Brown basé à Orléans, Dennis Lahondès, docteur en géologie et ancien étudiant de l’Université de géologie d’Orléans à présent directeur opérationel de la jeune start up GEXPLORE, son associé géologue opérationnel Guillaume Mamias, qui travaillent ensemble pour Varsican Mines et d’autres acteurs. A noter également la présence à Orléans ce mardi de MM. Todd C. Hennis, Pdt de Green Energy Metals Corp, spécialisée dans la recherche et la production de tungstène, de tellurium, d’indium et d’autres métaux stratégiques, de Charles-Antoine Rougier, directeur et associé de Metal Value Ltd (Royaume-Uni et France), spécialiste de l’hydrométallurgie et de la métallurgie des poudres, Greg Jones, Chairman de Variscan Mines Ltd, ex Platsearch, le holding minier qui a été à l’origine de Variscan en France.

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Le Professeur Eric Marcoux (OSUC, Univ. Géologie Orléans) a ouvert la conférence (Ph MPE-Média)

Quelques analystes bancaires s’intéressent aussi à ce rendez-vous d’affaires minières, tel que Sylvain Eckert, senior engineer en charge des mines au département énergie globale et commodités de Natixis, qui estime que « les choses évoluent positivement ces derniers temps à Paris et en France avec de nouvelles initiatives minières, qui nécessitent une bonne part de confidentialité pour voir le jour mais qui prouvent que beaucoup de développements sont à présent accessibles à ceux qui sauront porter les bons projets dans les années à venir ».

L’organisateur de cette journée et Professeur titulaire de la chaire de géologie appliquée de l’Université d’Orléans, Eric Marcoux, a ouvert la journée en présentant l’étendue des ressources naturelles connues et supposées du sous-sol français. Celles-ci suffisent à attirer à Orléans des investisseurs étrangers de plusieurs pays, PDG de sociétés cotées en bourse à Londres et à Sydney ou actionnaires des mêmes sociétés, pour la plupart des « juniors minières » comme celle qui a permis d’ouvrir en 2013 les premiers permis d’explorer en France, confiés à la société de droit français Variscan Mines, présidée par Jack Testard, un ancien cadre du Bureau des Recherches Géologiques et Minières (BRGM), par ailleurs Président de l’Association Française des Industries Extractives, une des organisations de mineurs adhérents à l’Alliance Minerais minéraux métaux (A3M).

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Le projet minier est une réalité en France depuis plus de 3 ans (Ph MPE-Média source VM)

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« Demander et obtenir un permis d’explorer (PER) des mines en France est un vrai parcours. Une fois assimilées les règles et les procédures à suivre, nous avons pu mettre en œuvre plusieurs chantiers où notre société Variscan Mines a débuté des recherches », a expliqué Jack Testard (photo ci-contre).

 

« La mine durable est un nouveau projet. On ne démarre en fait une nouvelle mine que rarement, nous pouvons commencer par rouvrir d’anciennes mines qui disposent encore d’un potentiel de ressources importants et qui avaient été fermées plusieurs décennies plus tôt car elles n’étaient plus rentables à l’époque. Or le prix des métaux ayant augmenté à l’échelle mondiale, cela devient intéressant de les rouvrir », continue la même source.

 

 

 

Jack Testard, Pdt de Variscan Mines (Ph MPE-Média)

Directeur opérationnel de Variscan Mines et PDG d’E-mines, société à l’origine de la création d’un nouvel outil de création de bases de données minières permettant de connaître avec précision l’ensemble des ressources minières dans le monde, Michel Bonnemaison a ensuite présenté « GKR », son nouvel outil d’appui à la prospection minière, permettant d’analyser et de développer de nouvelles données d’exploration en fonction de critères pluriels tels que géologie, géophysique, chimie des sols, informations sur la texture exacte des sous-sols et des bassins équivalents dans le monde.

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M. Testard a présenté la carte des projets français de son groupe (Ph MPE-Média)

« La création de nouveaux paramètres sur une fiche de GKR est illimitée, par exemple lorsqu’on étudie la minéralogie d’une couche aurifère. GKR donne accès à une nouvelle gamme de données à la fois scientifiques et technologiques axées applications ultérieures », continue Michel Bonnemaison, qui note que la rentabilité de ce nouvel outil est déjà actée par plusieurs opérateurs aussi bien en France qu’à l’étranger, dont sa propre entreprise Variscan Mines.

La première conférence « projets miniers français » est aussi l’occasion pour les opérationnels et les chercheurs de s’informer sur les stratégies publiques et gouvernementales françaises en la matière. M. Rémi Galin, chef du bureau en charge des ressources minérales au ministère de l’économie, du redressement productif et du numérique à Bercy auprès de M. Arnaud Montebourg, Ministre en charge des mines, a présenté les trois axes privilégiés par le gouvernement : l’efficacité des ressources, le recyclage et l’accès durable aux ressources.

« La France a oublié qu’elle était aussi une grande nation minière », a souligné M. Galin faisant le bilan de l’état des lieux récent du potentiel minier de l’hexagone : 5.000 carrières, 460 millions de tonnes de production de granulats, gypse, silice, kaolin, argiles, roches, mines d’or en Guyane, nickel en Nouvelle-Calédonie, etc.

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Mine d'uranium (Ph Archives MPE-Média Rio Tinto)

« Le projet de la Compagnie des Mines de France (CMF) n’est pas d’exploiter, c’est de porter des projets miniers et de permettre à des acteurs et à des investisseurs français ou étrangers de mettre en œuvre leurs propres objectifs avec le soutien de cette nouvelle société nationale », explique M. Galin.

 

Le groupe Renault à travers son directeur de la stratégie et plan du groupe Philippe Schultz, le Bureau des Recherches géologiques et minières via son directeur des géoressources Jean-Claude Guillaneau, venu parler du « renouveau minier » et de ses acteurs et enfin Mines Paris Tech et son directeur de la recherche M. Damien Goetz venu parler des techniques d’exploitation et méthodes de traitement sous l’angle des contributions de la recherche française participent au succès de cette première conférence, où acteurs européens, français et leurs homologues d’autres régions du monde se sont déjà promis de rééditer l’expérience en 2015.

 

Christophe Journet

 

Voir aussi sur :

www.univ-orleans.fr/osuc/

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