PARIS (MPE-Média) – Ouvert à l’OCDE par Gil Rémillard, son Président fondateur, le Forum économique international des Amériques (Conférence de Montréal), 1ère « Conférence de Paris » s’est fixé pour but de « repenser la mondialisation » avec le soutien de grands groupes globalisés.Détails.

Gil Rémillard a d’abord rendu hommage à Johnny Hallyday, « ce grand artiste français » et cite cet autre disparu de la semaine, l’écrivain et académicien Jean d’Ormesson disant qu’il « est toujours difficile pour une civilisation d’en imaginer une autre » pour reformuler les enjeux de ces deux journées de rencontres thématiques réunissant plus d’un millier de participants dans les murs de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Économique (OCDE).

 

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Le Secrétaire général de l’OCDE Anger Gurria accueillant les participants (Ph CJ MPE-Média)

« Nous parlons depuis de nombreuses années de tenir ce Forum à Paris et nous y sommes enfin », renchérit Angel Gurria, le Secrétaire général de l’OCDE, posant la question du « bien et du mal dans la globalisation, qui a contribué à ouvrir le monde même si beaucoup reste à faire, mesurer la valeur des marchés, comprendre lers racines de sa mauvaise presse actuelle », note M. Gurria.

« La croissance mondiale accélère, 6,6% cette année, les choses s’améliorent, mais il n’y a pas de garantie que cela dure, rien n’est jamais acquis, ni la durabilité, ni la qualité du travail accompli », ajoute Angel Gurria, chambrant au passage le Président de BNP Paribas arrivant en retard à la séance inaugurale pour y intervenir plus tard dans la matinée, après les prises de parole d’Anne Hidalgo Maire de Paris, Gérard Mestrallet,Président du Conseil d’Administration d’ENGIE, président du groupe SUEZ, coprésident du bureau des Gouverneurs de la dite Conférence de Paris.

Paul Desmarais junior, Président du conseil et cochef de la direction de la Power Corporation du Canada, coprésident du bureau des Gouverneurs de la Conférence de Paris n’a finalement pas pu être présent pour cette ouverture.

 

Climat, croissance, emprunts verts

« Climat et croissance, cela signifie défendre l’environnement mais aussi les affaires, les emplois, la démocratie », rappelle le SG de l’OCDE, pour qui la politique climatique pourrait augmenter le PIB planétaire de près de 3 points : « et bien sûr, cela impacte notre société, nos vies, nous pensons pensons aussi que la digitalisation met en scène la globalisation, que la communauté des affaires a un rôle crucial à jouer en créant les conditions d’un monde plus inclusif, plus ouvert à la diversité, que l’OCDE doit aussi favoriser l’accès du plus grand nombre de citoyens à la prospérité, leur permettre de profiter des retombées de la fiscalité des états, de celles des emprunts verts récemment lancés, comme me l’expliquait Gérard Mestrallet, Pdt d’Engie, qui demande un vrai prix du carbone pour soutenir ces efforts », ajoute M. Gurria.

 

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Anne Hidalgo s’adressant aux participants de la Conférence de Paris (Ph CJ MPE-Média)

Prenant la parole, Anne Hidalgo a salué l’action de l’OCDE, reprenant quelques-uns des thèmes déjà évoqués par M. Gurria, dont l’aspect positif de la mondialisation – qu’elle admet avoir remis en question pour certains de ses effets – et ajoutant un couplet en français sur la nécessité de donner aux femmes leur place dans le monde, une fois « passé le plafond de verre et après avoir souvent entendu des choses pas très agréables sur leur présence ». Et de citer Martin Luther King opposant acteurs de la paix aux acteurs de la guerre et souhaitant autant de volonté et d’organisation aux premiers qu’aux seconds.

Mentionnant le très prochain « One planet summit » prévu à Paris le 12 décembre, Gérard Mestrallet prend le relais de ces propos : « nous devons valoriser les moins favorisés, développer une politique plus inclusive, repenser la mondialisation. Nous, acteurs privés détenons une partie de la réponse (...) dans un univers d’entreprises engagées dans le développement d’un monde plus inclusif », explique le Pdt d’Engie et de Suez, évoquant la Fondation qu’il a créé dans ce but.

En quoi consiste exactement le contenu précis de cette « Conférence de Paris » ? Le Commissaire européen en charge des Affaires économiques et financières, fiscalité et douanes à Bruxelles et ancien ministre français de l’économie Pierre Moscovici va tenter de l’expliquer : « la croissance s’améliore en France, entre 2,2 et 2,4% cette année et anticipé pour 2018, le chômage devrait passer sous les 9% l’an prochain, cette reprise maintenant solide offre une fenêtre d’opportunité pour prévenir de nouvelles crises », déclare-t-il.

 

Assurer un « pilotage budgétaire »

Pierre Moscovici suggère d’accélérer la politique d’investissements, poursuivre la réforme des marchés et des capitaux, achever les « réformes 2.0 du marché du travail, des retraites », assurer un « pilotage budgétaire » et de réduction des déficits nationaux, ajoutant qu’en France on parle encore du seuil des 3% « mais on n’en parle plus ailleurs où le déficit a été réduit ».

« L’avenir de l’Euro, c’est l’Europe, l’avenir de l’Europe, c’est l’Euro », réaffirme M. Moscovici, évoquant la création d’un ministère européen de l’économie et des finances en 2019 et la nécessité d’accélérer la convergence monétaire entre les 28, de réduire le déséquilibre entre les riches et les pauvres, « la plus fatale maladie des Républiques » pour conclure que « n’en doutons pas, l’Europe sera rendez-vous ».

Suivait une série de tables rondes dédiées à l’impact des nouvelles technologies sur les industries manufacturières, au rôle des investisseurs dans le concert de la nouvelle économie digitale, aux progrès et aux reculs causés par la mondialisation, panels auxquels participaient ce jeudi des dirigeants des groupes et sociétés Mitsubishi, BNP Paribas, Amundi, Riksbank, Allianz partners capital, Loréal, Engie, Linagora, Accenture, Blippar, Element AI (autour de l’intelligence artificielle, risques et opportunités), Sanofi, COGECO, de la Fédération française des Assurances, du World Innovation Summit for Education (WISE) parlant de « Innovation et technologie, comment assurer une croissance inclusive ».

En conférence déjeuner devaient s’exprimer des cadres de l’OCDE, de l’UNESCO, mais aussi quelques élus tels que Kasim Reed, le Maire d’Atlanta (USA), Valérie Plante, la Maire de Montréal (Québec) et Marat Khusnullin, Vice-maire de Moscou (Russie) parlant de la relation entre les villes et le pouvoir global. Vendredi 8 décembre, les participants aborderont les questions de la Transition écologique : accélérer, avec ou sans les États-Unis ; du financement des pays émergents francophones, notamment africains – plusieurs Présidents sont attendus ; de l’Europe et des conséquences du Brexit en cours – Michel Barnier, le négociateur pour l’Union européenne doit parler dans ce cadre.

Le soin de clore cette première Conférence de Paris/ Forum international des Amériques reviendra vendredi à Muhammad Yunus, Président fondateur de la Grameen Bank, et prix Nobel de la Paix 2006.

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

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Mis à jour (Lundi, 11 Décembre 2017 17:19)