PARIS (MPE-Média) – Respectivement Président et Délégué général de la Confédération des Métiers de l’Environnement (CME) qui a porté la création du Comité stratégique de filière de ces métiers, MM. Dominique Maguin et Roland Marion reviennent pour nous sur les raisons pour lesquelles la CME a été créée en réunissant la FNADE et FEDEREC, à un moment à un moment ou des turbulences apparaissent entre les fédérations.

« Indiscutablement, le fait d’avoir rapproché les fédérations des métiers de l’environnement et des déchets était la bonne nouvelle, la bonne démarche, dans un monde complexifié et qui a pris conscience que les ressources naturelles n’étaient pas inépuisables : Le temps du monde fini commence, écrivait Paul Valéry. Nous avons le sentiment que nous allons nous retrouver, grâce à la filière, à son comité, grâce à la raison sociale de la CME qui a porté sur les fonts baptismaux cette filière, son « comité stratégique » parmi 18 filières en France. Si la CME disparaissait, nous aurions perdu quinze ans a minima dans le développement de ces actions.

Coordonner nos mouvements est crucial dans une période où l’action politique est toujours en avance sur les sujets des acteurs économiques. Les politiques ont décidé voici trente ans, au niveau européen, d’utiliser les moyens du recyclage pour limiter le volume des déchets et trouver une façon intelligente pour faire durer la matière », explique le Président de la CME. « Mais cette intervention s’est inscrite en avance sur le temps économique. Ce qu’on appelle aujourd’hui « la matière première issue du recyclage », terme que j’avais fait certifier, a permis de développer nos métiers en cherchant des solutions auprès d’industriels à qui on pouvait proposer en lieu et place de matières vierges, de première extraction, une matière issue du recyclage susceptible d’être consommée en l’état par une entreprise qui va la transformer en un « demi-produit », une bobine de papier ou d’acier, ou un film plastique, etc. », poursuit Dominique Maguin.

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Dominique Maguin, Président de la CME (Ph MPE-Média)

 

« Des fluctuations de prix sur les marchés »

« Or il se trouve que depuis trente ans, en Europe mais pas seulement on a utilisé nos moyens du recyclage pour créer des volumes complémentaires de matières qui pouvaient encore être sauvées, mais qui ont provoqué des fluctuations de prix sur les marchés, l’offre pouvant excéder les besoins du marché », poursuivent les deux dirigeants de la CME. « Ces volumes qui ne correspondaient pas à une demande exprimée par l’industrie consommatrice ont rapidement bouleversé ces marchés. Depuis 2017, nous avons de nouveau un problème de placement des matières collectées sur les marchés globaux, depuis que la Chine a décidé de limiter progressivement les volumes qu’elle importait sur son territoire, en disant qu’elle ne voulait plus des déchets de l’Occident (Suite page 44).

« Pendant de nombreuses années, le marché a été tiré par la demande Asiatique, la brutale rupture de la demande provoque une crise majeure. Il est urgent que la qualité de matière première issue du recyclage (MPIR) soit enfin entérinée par les pouvoirs politiques français et européens pour les matières correspondants à des standards de production reconnues ensemble par nos organisations professionnelles et celles de nos clients industriels consommateurs », explique le Président de la CME.

 

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Photo ci-dessus : La signature du contrat de filière des déchets le 18 janvier 2019 par les Secrétaires d’État Brune Poirson, Agnès Panier-Runacher, au premier plan de gauche à droite, les représentants de la CME Bernard Harambillet, Vice-Pdt, Jean-Louis Chaussade Président du Comité stratégique de filière valorisation et transformation des déchets et du groupe Suez, le Pdt de FEDEREC, Jean-Philippe Carpentier de gauche à droite au second plan (Ph archives MPE-Média)

 

Trouver des réponses appropriées

« Nous sommes pourtant bel et bien attendus par les politiques, par les acteurs économiques, par la société civile. Les mots de nos métiers sont de plus en plus et au quotidien les mots de l’actualité. Dans leur communication la plupart des marques, aujourd’hui, font référence à la protection de l’environnement, au besoin de recycler, d’économiser les ressources naturelles. Nos entreprises doivent investir massivement pour être capables de collecter, de trier, de composer les matières premières issues du recyclage, en rendant les services environnementaux attendus par les industriels, les particuliers, les pouvoirs publics. Il faut pour cela que l’ensemble de ces services trouvent une juste rémunération. Lorsque les marchés de la consommation de nos matières s’effondrent, il faut trouver des réponses appropriées. C’est justement ce qui augmente la nécessité de travailler ensemble, de travailler dans l’intérêt général. Nous sommes convaincus que la raison peut l’emporter. »

 

Propos recueillis par Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

Voir aussi via :

https://www.cme-france.fr

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Mis à jour (Samedi, 21 Mars 2020 18:09)