PARIS (MPE-Média) - Dans le cadre du plan d’accélération des énergies renouvelables, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a présenté ce jeudi 2 février, aux côtés de François Bayrou, Haut-commissaire au Plan, le plan d’action du Gouvernement pour accélérer le déploiement de la géothermie.

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(Source Min. TE)

 

Ce plan présenté sur le campus SLB de Clamart en présence d’une équipe de Schlumberger, dans les Hauts-de-Seine (92), comporte six grands axes et une quinzaine d’actions, qui visent à :

• Structurer la filière et renforcer sa capacité de production et de forage

• Développer l’offre de formations

• Accompagner les porteurs de projets et les usagers, notamment financièrement • Sensibiliser les acteurs locaux

• Simplifier la réglementation

• Améliorer notre connaissance du sous-sol

Le plan a également pour ambition :

• D’augmenter de 40% le nombre de projets de géothermie profonde lancés d'ici 2030.

• De doubler le nombre d'installations de pompes à chaleur géothermique chez les particuliers d'ici 2025.

 

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(Source Min. TE)

 

Tous les ménages souhaitant passer à la géothermie, quels que soient leur niveau de revenu, pourront bénéficier d’une aide de 5 000€.

Avec le cumul d’autres aides, un foyer de 3 personnes déclarant un revenu fiscal de référence inférieur à 28 345€ pourra percevoir une aide jusqu’à 16 000€, tandis qu’un foyer déclarant un RFR inférieur à 36 591€ bénéficiera d’une aide jusqu’à 13 500€.

Ces ménages économiseront tous les ans sur leur facture au moins 800€ en substitution d’un chauffage fioul et près de 500€ en substitution d’un chauffage gaz.

 

Décarbonner la chaleur

« Pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, nous devons décarboner les deux-tiers de notre consommation d’énergie qui restent aujourd’hui d’origine fossile et importée de l’autre bout du monde. A ce titre, la décarbonation de la chaleur constitue un des leviers que nous devons saisir » a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique lors de cette présentation.

Elle ajoute que « c’est tout l’objet de ce plan d’action, qui vise à faire de la France un leader de la géothermie en Europe, tant en termes de production d’énergies renouvelables que de filière industrielle. Il doit permettre de produire en 15 à 20 ans suffisamment de chaleur géothermale pour économiser 100 TWh/an de gaz, soit plus que les importations de gaz russe avant 2022 ».

Pierre Jérémie directeur adjoint du cabinet de Mme Pannier-Runacher explique que les géothermies profonde ou de surface (chaud ou froid) sont des leviers importants pour sortir des modes de chauffage fossiles. Il s’agit donc « d’augmenter les coups de pouce pour tous les ménages sans condition de ressources » pour favoriser le développement de ces solutions. Le gouvernement compte aussi continuer à gérer les aides du fonds chaleur. Et approfondir les connaissances des sols et sous-sols favorables à la géothermie avec l’aide du BRGM et un budget spécial de 10 M€ pour ce faire, bien au-delà de l’île-de-France, une des régions du monde disposant déjà d’une forte densité de réseaux de chaleur.

Une installation géothermique chez des particuliers peut apporter des économies de 300 à 500€/an sur les factures d’énergies fossiles. 

« C’est pourquoi il est essentiel d’accélérer le développement de cette filière hautement vertueuse ». L’Élysée et l’Hôtel de Roquelaure (Ministère de la transition écologique) ont lancé récemment des études pour utiliser la géothermie pour chauffer ces bâtiments historiques.

L’AFPG et le SER approuvent ces mesures

L’Association française des professionnels de la géothermie (AFPG) et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) apprécient l’annonce par la Ministre du Plan d’action national pour le déploiement des usages de chaud et de froid grâce à la géothermie en France métropolitaine.

La chaleur est le premier usage énergétique et représente 45% de l’énergie finale consommée en France. La décarbonation de la production de cette chaleur (aujourd’hui issue à 60% des énergies fossiles) constitue donc un défi majeur pour l’atteinte de la neutralité carbone, notent ces associations. Face à ce constat, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte prévoit de porter la part d’énergies renouvelables à 38% de la consommation finale de chaleur d’ici 2030 et de multiplier par 5 la quantité de chaleur et de froid issus d’énergies renouvelables et de récupération livrée par les réseaux entre 2012 et 2030, ajoute la même source.

La géothermie sous toutes ses formes produit de la chaleur et du froid décarbonés, renouvelables et sans générer d’îlots urbains de chaleur. Dans certains cas, elle permet même le stockage inter saisonnier qui valorise en hiver la chaleur de l’été et en été le froid de l’hiver. Or, en 2021, les solutions géothermiques ne représentaient que 1% de la consommation finale de chaleur (environ 7 TWh) et 5% de l’énergie entrante des réseaux de chaleur (environ 2 TWh) en France métropolitaine.

Le ministère et le BRGM distingue la géothermie visant à produire de l’électricité pouvant entraîner des micro-séismes en profondeur et celle destinée à produire de la chaleur, pratiquée à des profondeurs moindres.

 

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