MADRID (MPE-Média) – Introduite par le Secrétaire d’État espagnol à l’environnement Senor Hugo Moran Fernandez et par M. Ion Olaeta, président de la Fédération espagnole du recyclage (FER), la 4ème conférence européenne du recyclage du 15 juin organisée par EuRIC, la Confédération européenne du secteur venait à point poser un point d’étape structurant sur les chemins complexes de l’économie « circulaire ». Détails.

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L'intervention en visio du secrétaire d'état espagnol à l'environnement a ouvert la conférence d'EuRIC (Ph MPE-Media) 

« Nous n’avons plus le choix. Nos pays doivent travailler ensemble tant pour le climat que pour préserver notre environnement commun, en soutenant les acteurs du recyclage et de la récupération, leurs entreprises, leurs actions nationales et à l’échelle des 27 », a déclaré en substance Hugo Moran Fernandez en visio depuis son ministère madrilène, aux près de 500 participants de cette conférence.

« Nous avons tellement de pressions provenant des questions de règlementations de nos métiers à l’échelle européenne qu’il est important de donner les bonnes réponses tant relatives aux lois sur la responsabilité élargie des producteurs (REP), que pour ce vrai tsunami de problèmes soulevés par les objectifs circulaires de la Commission européenne, tels que la finalisation de la sortie du statut de déchet ou encore l’amélioration du retraitement des emballages multicouches », a poursuivi Olivier François, Président d’EuRIC.

 

Les enjeux à prendre en compte

Évoquant à la fois les impacts de la crise sanitaire sur nos économies, crises financières et économiques en cours, les enjeux de la décarbonation des procédés, la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, le vice-ministre à l’environnement et l’agriculture en charge du climat pour la grande région de Madrid Mariano Gonsalez Saez a souligné l’importance des discussions en cours à Bruxelles et dans les capitales européennes sur ces thèmes : « Il s’agit de trouver un équilibre, d’harmoniser des choix nationaux d’action, il faut que nos administrations soient en ligne avec les initiatives privées, publiques, afin d’avancer tous ensemble vers cette économie vraiment circulaire », explique-t-il.

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De nombreux partenaires pour cette conférence après la crise sanitaire (Ph MPE-Media)

« Ce qui suppose des prescriptions fondées, pas seulement des obligations, d’appliquer des règles communes à l’échelle du pays et à celle des pays membres de l’Union, par exemple de favoriser l’incorporation de matières recyclées dans les produits neufs », ajoute ce responsable au discours énergique et clair, incluant le risque de perte de compétitivité de l’Union si le coût de ses exigences écologiques dépasse ce que chaque entreprise, chaque pays peut supporter. « L’économie réelle doit tenir compte de ces questions », conclut-il.

Intervenant ensuite en vidéo, Murat Bayram (EMR Cy) et Emmanuel Katrakis, secrétaire général d’EuRIC ont plaidé pour la restauration du libre-échange pour le négoce des « métaux circulaires », ferrailles, déchets de non ferreux, «clore la boucle est essentiel, prenez l’exemple du cobalt et des mauvaises conditions de son extraction au Congo RDC, ou la plus ou moins bonne qualité des déchets d’alliages de cuivre ou d’aluminium, bloquer les exportations ne résoudrait rien, ne soutiendrait pas l’économie circulaire mais plutôt l’économie linéaire », disent-ils ensemble.

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La conférence avait lieu en même temps que le congrès de la fédération espagnole du recyclage et que la grande Feria du recyclage et de la récupération, où des français comme ici le groupe PAPREC exposaient (Ph MPE-Média)

 

« Du protectionnisme de fond de basse-cour » selon Tom Bird

« Car nous n’avons pas deux planètes à notre disposition », concluent-ils. Ce que les panélistes de la table ronde suivante ne contredirons pas : Tom Bird, Président du Bureau international du recyclage, Fred Fischer V-Pdt en charge du commerce international pour l’institut américain des déchets ISRI, Sanjay Mehta du bureau du Moyen-Orient, son présdient Mir Mujtaba, Nigel O’Gorman de l’association britannique des recycleurs de métaux BMRA, Hans Van de Nes, président de la branche papiers d’EuRIC (ERPA), prenant la parole chacun pour sa partie des interrogations à propos des nouvelles règles européennes pour les exportations de déchets, plus strictes pour les exports hors OCDE, « du protectionnisme de fond de basse-cour » selon Tom Bird, qui « ne fait pas sens ».

« Ce quoi parlons-nous exactement ? Du caractère essentiel du recyclage pour nos économies américaines et européennes, important pour l’industrie, l’automobile, le papier, toutes les industries. Soutenir le libre échange d’une région du monde aux autres est nécessaire pour accélérer l’économie circulaire et créer un monde, une économie plus responsable », renchérit Fred Fischer, expert américain de l’institut des industries du recyclage US (ISRI) arrivé la veille de Genève où se tenaient aussi d’importantes discussions sur le statut des déchets globaux.

On l’a compris, les temps demeurent incertains tant à Bruxelles qu’à Washington, élus et officiels du parlement européen et de la Commission n’ont pas encore pris acte des demandes concrètes et liées à l’efficacité des règles votées des dirigeants européens, espagnols mais aussi mondiaux des fédérations du recyclage.

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

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Mis à jour (Mercredi, 15 Juin 2022 11:09)