PARIS (MPE-Média) – Poursuivant sa série de sessions en ligne pour éclairer l’actualité post Covid des activités mondiales du recyclage, le Bureau International du Recyclage (BIR) proposait ce 5 juin un webinaire animé par les membres de son « conseil international de l’environnement » présidé par le français Olivier François. Détails.

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Olivier François, Pdt du Conseil Environnement du BIR (Capture d’écran BIR/MPE-Média)

Introduit par le Pdt du Comité Environnement du BIR Olivier François, le webinaire dédié aux règlementations environnementales avait lieu durant la « journée mondiale de l’environnement », et incluait Ross Bartley, permanent du BIR, Emmanuel Katrakis, Secrétaire général de la Confédération européenne des industries du recyclage, Joseph Pickard, de l’ISRI.

La question posée par l’ONU, l’OCDE, l’Union européenne et détaillée par Ross Bartley se décline ainsi : qui est un recycleur, qu’est-ce que le recyclage, selon les termes de la Convention globale de Bâle ? Les réponses, très techniques, évoluent au fil du temps et des travaux des experts des différentes matières en fin de vie.

Parmi les points déterminants dans cette classification, figure notamment la détermination des différences entre déchets dangereux et non dangereux, certains pays pensant que la Convention de Bâle est réservée aux déchets dangereux.

 

Une nouvelle liste déchets plastiques dangereux en 2021

 

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GD/HB : Joseph Pickard (ISRI), Olivier François (BIR), Emmanuel Katrakis (EuRic), Ross Bartley (BIR - Capture d’écran BIR/MPE-Média)

Les choses vont ainsi changer pour les déchets plastiques au 1er janvier 2021 : actuellement tous les plastiques en fin de vie sont classés déchets non dangereux, mais une liste explicite de déchets plastiques jugés dangereux à l’export doit être rendue publique d’ici à la fin 2020, explique Ross Bartley.

« Le problème entre l’OCDE et les autres pays est actuellement de trouver un niveau moyen de compréhension et d’équivalence entre les technologies utiisées. Les gouvernements écrivent des règles et ensuite sont en désaccord entre eux quant à leur interprétation », explique Ross Bartley. Épineux.

Par exemple, la question des déchets dans le recyclage chimique : le BIR n’accepte pas de dérogation délivrée aux industriels et usagers qui pratiquent le recyclage mécanique des plastiques et utilisent des produits chimiques après et malgré leur interdiction, car ces dérogations mettraient à mal dans le futur l’accès à de meilleures pratiques, résume Ross Bartley.

Autre cas de figure, celui des matières radio-actives mélangées à des déchets métalliques et des produits semi-finis des industries du recyclage des métaux. Un programme de formation en ligne à ce sujet est disponible via l’IAEA, un kit tutoriel pour la gestion des ferrailles métalliques créé en lien avec le réseau mondial de sûreté nucléaire et de sécurité (GNSSN).

 

Une situation inattendue, essentielle, résiliente

Prenant la parole à propos de la situation de l’industrie du recyclage après la pandémie, Emmanuel Katrakis (EuRic) évoque trois fait majeurs la résumant : Une situation « inattendue, essentielle, résiliente. »

 

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Le green deal européen d'Ursula Von der Leyen, Pdte d' la Commission européenne : De décembre 2019 au manifeste du 11 mars 2020, un grand pas en avant vers plus d’économie circulaire, note le SG d’EuRic (Capture d’écran BIR/MPE-Média)

« Nombre de pays ont considéré nos activités comme étant essentielles à la vie de tous les jours, nous voyons à présent à quel point elles sont résilientes, peu après le lancement du « green deal » par la Commission européenne, explique Emmanuel Katrakis.

« Pour la première fois à l’échelle européenne est mise sur la table par la Coission européenne dans son Green Deal l'idée d'une taxe carbone aux frontières de l’Union, pour tenter d’éviter les fuites de carbone. Un nouveau plan d’action édonomie circulaire annoncé juste avant le confinement a fixé les priorités pour l’industrie du recyclage tous produits confondus, DEEE, batteries, voitures, emballages, plastiques, textiles, déchets BTP et leurs chaînes de valeur », poursuit le SG de EuRic.

« L’idée que le développement de l’économie circulaire devra être euro-centrée est importante aussi dans ce plan d’action du 11 mars dernier », ajoute Emmanuel Katrakis, qui précise que la rallonge du budget de l’UE de 2021 à 2027 (1,1Mrd€) en complément du soutien à la reprise de 750 Mrd€ levés sur les marchés financiers doit profiter aussi aux industries du recyclage. Des recommandations post-Covid ont été émises par FEDEREC en France, le BDSV en Allemagne, EFR-Eurometrec à Bruxellles. A propos du recyclage chimique des plastiques, Emmanuel Katrakis relèvant l’idée que "beaucoup de réactions sont plus liée à des émotions qu’à des analyses factuelles des procédés."

 

Les apports de l'ISRI à la recherche de spécifications globales

Expert des déchets pour l’Institut de recherche international sur les déchets (ISRI, USA), Joseph Pickard est intervenu en fin de webinaire pour souligner l’importance des spécifications utilisées lors des échanges contractuels et du fait qu’elles soient acceptées de façon mulilatérale lors de l’achat et de la vente des matières et produits à recycler ou issu du recyclage.

Les spécifications éditées par l’ISRI et régulièrement améliorées proviennent aussi bien de membres que de non membres de l’ISRI et sont approuvées par le conseil de l’institut, explique Joe Pickard, à l’issue d’une courte période d’étude des propositions.

Ainsi, l’ISRI a-t-il proposé récemment deux descriptions des types de collecte des déchets urbains ménagers et solides entre usagers et collectivités. « Le besoin de standards internationaux des recyclagers n’a jamais été aussi prononcé. L’ISRI invite donc tous les acteurs à participer à ces définitions via mail :   Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Répondant à notre question sur l’opportunité de demander aux politiques d’amplifier l’éducation au respect de l’environnement des citoyens de l'Union après le confinement, Ross Bartley s’est déclaré plus que favorable à ce type d’intervention à l’échelle européenne au moins, le meilleur moyen de limiter la pollution océanique ou terrestre étant d’apprendre aux populations qu’on ne doit rien jeter dans les rues ou dans la nature. Ce qui n'est pas encore gagné.

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

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Voir aussi via :

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Wednesday, 10 June 2020, 16.30 - 17.30 CEST
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Tyres & Rubber: Assessing the impact of the supply shortfall caused by the COVID-19 pandemic
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Mis à jour (Mardi, 07 Juillet 2020 19:19)