PARIS (MPE-Média) – Quels impacts de la pandémie de coronavirus en cours dans le monde et en France sur les activités industrielles, les matières premières, les énergies, les activités liées au recyclage ? Premier tour d’horizon des différents secteurs d'activités.

200318_IMPACTS_COVID_BOFA_00

À gauche : Prévisions de croissance de la demande en pétrole globale avant et depuis la pandémie dont les effets devraient durer au moins jusqu'à la fin de 2020, estiment le service recherche de Bank of America et l'agence internationale de l'énergie ; à droite, l'impact réel du confinement chinois en janvier-février sur l'investissement, le trafic aérien, le commerce, les services d'après Bloomberg


INDUSTRIES des MÉTAUX

De très nombreux sites sidérurgiques français sont déjà fermés ou en voie de fermeture depuis le 16 mars au soir : « C’est difficile de recevoir tous les éléments, mais une partie des fonderies sont déjà fermées, faute de commandes des constructeurs automobiles : Renault l’a annoncé en fin de semaine dernière. On parle des aides, mais qui paye les factures en cours », se demande un de nos contacts ?

« Le premier point concret, c’est de savoir ce que l’on fait lorsqu’on n’a pas de paiement, car il ne suffit pas de dire qu’on va aider, mais dire aussi comment et suite à quelle démarche ».

Un risque évoqué par nos sources, celui de voir tomber de nombreux dépôts de bilan, car personne ne sait quand les clients de l’automobile vont payer. La loi de modernisation de l’économie (LME) n’est pas respectée dans de nombreux cas (paiement à 45 jours fin de mois ou 60 jours date de facture). Les forges vont mal. « On ne parle que des aides, mais pas du paiement des factures », fait observer un grand négociant.

Les stocks d’électrodes pour les fours électriques risquent de s’amenuiser, alors qu’elles sont fabriquées en Chine à 80%, précise une autre source.

Côté prix des métaux, pas encore de vraie chute, mais le marché des métaux est fragilisé : Toutefois, la demande en acier et en aluminium est restée correcte jusqu’au début mars en dehors du secteur automobile.

Pour l’acier, les contrats passés étaient moins gros en février, mais les échéances sont demandées plus vite. Pour l’aluminium, un peu moins, mais l’approche du confinement stresse les gens : « est-ce que ça suffit de garantir les salaires et de reporter les charges, c’est une vraie question », relève une autre source.

Côté livraison des produits ou semi-produits métallurgiques, les frontières turques sont fermées pour les personnes, mais pas pour les poids lourds transportant. On pouvait encore livrer récement de l’Italie à la France avant le confinement français, note un contact.

Et après le pic épidémique, que va-t-il se passer ? « Les grandes centrales d’achat vont recommencer à travailler avec la Chine, ça va s’oublier. On va peut-être rapatrier en Europe une partie de la production des batteries, l’industrie pharmaceutique celle des molécules de base, mais ce n’est pas encore sûr».

« Nous vivions sur des acquis de commandes jusqu’à avril mais on ignore ce qui va advenir à la fin du confinement », précise un expert de cette économie.

La CGT réclame la fermeture des aciéries

Aux dernières nouvelles, les syndicats de la métallurgie réclament l’arrêt complet des usines et des aciéries françaises décision relevant selon eux de la responsabilité directe de leurs différentes directions – quels que soient les coûts matériels et financiers de ces arrêts NDLR.

« Le gouvernement et les employeurs doivent tout faire pour fournir, sans délai, les équipements de protection indispensables à celles et ceux qui travaillent. La crise en cours confirme la profonde dangerosité des coupes budgétaires de notre système de santé, de protection sociale et la casse des garanties collectives », déclare la CGT fédérale ce 18 mars.

Cette crise « montre le rôle indispensable et solidaire de nos services et entreprises publics. Il n’est pas concevable que ces politiques dites de réduction de dépenses publiques, puissent être poursuivies. Parce que la recherche du profit a encore moins de sens qu’à l’accoutumée, la CGT demande l’arrêt immédiat de toutes les activités ne participant à la production de biens et de services répondant aux besoins essentiels de la population. Il en va de la santé des salariés et de leurs familles. Il en va aussi de l’impérieuse nécessité de ne pas engorger davantage les services de secours et les établissements de santé. Le gouvernement doit garantir le maintien plein et entier de la rémunération de tous les salariés quelle que soit leur situation. Si nécessaire, il doit, pour cela, mettre à contribution les capitaux privés, notamment ceux du secteur assurantiel. Notre modèle social est un atout, il doit être renforcé », poursuit le porte-parole de la confédération CGT, dont on comprend bien qu'elle cherche à profiter par la suite de la suspension des réformes des retraites et de l'indemnisation du chômage.

Mais tout ne coule pas de source à ce jour : Face à une direction d'ArcelorMittal disant qu’ils n’ont pas eu l’ordre, par l’Etat, de stopper la production, la CGT explique avoir recadré les choses : la décision, y compris bien sûr au regard des exigences santé /sécurité (obligation n° 1 pour le groupe), est de la SEULE RESPONSABILITE de la direction », souligne le bureau de la fédération de la métallurgie CGT, précisant que les salariés peuvent toujours exercer leur droit de retrait et les incitant à le faire :

Article L4131-1 du code du travail :

Le travailleur alerte immédiatement l'employeur de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu'elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu'il constate dans les systèmes de protection. Il peut se retirer d'une telle situation. L'employeur ne peut demander au travailleur qui a fait usage de son droit de retrait de reprendre son activité dans une situation de travail où persiste un danger grave et imminent résultant notamment d'une défectuosité du système de protection.

L’article L4131-3 du code du travail précise aussi qu’aucune sanction, aucune retenue de salaire ne peut être prise à l'encontre d'un travailleur ou d'un groupe de travailleurs qui se sont retirés d'une situation de travail dont ils avaient un motif raisonnable de penser qu'elle présentait un danger grave et imminent pour la vie ou pour la santé de chacun d'eux.

Chez ASCOVAL British Steel Saint-Saulve, l'arrêt de l'aciérie est prolongé cette semaine et les suivantes à l'issue de deux semaines de chômage technique : deux clients importants de l'aciérie de Valenciennes dont Valourec ont reporté leurs commandes pour l'après confinement. Le site a donc été mis sous cocon en attendant des jours meilleurs mais son DG Cédric Orban sait que les salariés sont prêts à revenir dès que les choses pourront évoluer.

Les aciéries de l'ex ASCOMETAL sont également à l'arrêt depuis quelques jours.

 

INDUSTRIES DES PLASTIQUES

De nombreuses unités de production ou de transformation des matières plastiques ont pris la décision de fermer ou de limiter fortement leurs activités en France et en Europe. Chez PlasticsEurope Paris et Bruxelles, on préfère attendre d'y voir plus clair pour communiquer officiellement sur les impacts de la crise sanitaire en cours.

Compte tenu des circonstances exceptionnelles provoquées par la crise sanitaire du Coronavirus (Covid-19) et des recommandations gouvernementales, le Groupe Plastivaloire déclarait le 17 mars avoir pris la décision de fermer progressivement l’ensemble de ses sites de production en France, en concertation avec ses clients afin de pas brutalement couper les livraisons et la chaîne logistique : « Ces mesures visent à protéger la santé de tous les collaborateurs et à freiner la propagation du virus. La durée de fermeture dépendra de l’évolution de la situation sanitaire et des décisions gouvernementales. Des mesures similaires sont prises sur les sites européens en fonction du contexte sanitaire local et des recommandations gouvernementales, toujours en concertation avec les clients », explique le porte-parole de Plastivaloire.

 

FILIÈRE CHIMIE ET MATÉRIAUX

Dans un communiqué en date du 18 mars Les secteurs de la filière « Chimie et Matériaux » (industries chimiques, papier et plasturgie) déclarent être « pleinement mobilisés pour assurer leur rôle essentiel pour la nation. La santé, l’hygiène, la sécurité alimentaire, la fourniture en services vitaux (eau, énergie, assainissement) sont des préoccupations majeures de nos concitoyens. Nos entreprises y répondent depuis toujours et c’est encore plus crucial en ce moment. Elles fournissent notamment des principes actifs et des équipements pour la santé, les solutions indispensables pour assurer la sécurité alimentaire (biocides, emballages), des produits d’hygiène (cosmétique, savons, gels, papiers), des molécules nécessaires au traitement de l’eau et à l’approvisionnement en énergie. Toutes nos productions sont indispensables pour assurer la continuité économique de notre pays à court terme et préserver l’outil industriel à long terme », rappelle leur porte-parole.

La filière ajoute que certaines de ses entreprises commencent à subir les répercussions de la crise, principalement du fait de l’absence de salariés, qui oblige un nombre croissant de sites à interrompre leur production, également à cause d’une baisse de la demande ou de difficultés en termes d’approvisionnement. Ils disent rester mobilisés pour partager avec les entreprises tous les outils mis en place par l’État et trouver toutes les solutions, aux côtés de l’État, pour assurer une reprise rapide de leurs activités.

 

INDUSTRIES de L’ÉNERGIE

EDF a mis en place avant la mi mars un plan spécial visant à sécuriser la production d’énergie par l’ensemble du parc nucléaire français, en prévision des éventuels arrêts de travail liés à la pandémie en cours.

Des dispositions spéciales ont été déclenchées depuis le début de la pandémie en France par les grands électriciens dont EDF, RTE, ENEDIS. Le plan «pandémie #coronavirus » a été enclenché chez EDF le 14 mars dernier, avant le début du confinement des français.

« Le plan de continuité de l’activité d’EDF prévoit plusieurs niveaux d’organisation. Par exemple, les agents du groupe qui ont occupé récemment des postes dans l’exploitation ou la sûreté, et qui entre temps ont évolué vers d’autres fonctions, sont susceptibles d’être rappelés, en cas de besoin. Ce principe est déjà déployé dans d’autres services de l’Etat, tels que les hôpitaux, l’armée, les pompiers, etc. La direction a aussi anticipé de nouvelles dispositions de travail pour ces équipes, en se donnant la possibilité de faire évoluer l’organisation en 3x8 (trois équipes se relayant toutes les 8 heures) vers des 2x12 (deux équipes toutes les 12 heures), et permettre ainsi à la troisième équipe de rester chez elle, confinée, et rappelée au besoin », explique Cécile Crampon pour la Revue générale nucléaire et la Société française d’énergie nucléaire (SFEN).

 

Des équipes spéciales pour les installations nucléaires :

« Mises en place après l’accident de Fukushima, des équipes spéciales du nucléaire, Force d'Action Rapide Nucléaire (FARN) chez EDF, Force d'Intervention Nationale (FINA) chez Orano, sont mobilisées pour intervenir en cas de besoin et assurer la sûreté des installations, la sécurité des personnels et de l’environnement. Là aussi, plus d’une centaine d’agents EDF sont potentiellement mobilisables pour chaque site. Entre 20 et 40 personnes restent systématiquement d’astreinte pour rejoindre le site de production en moins de 30 mn. C'est bien sûr le cas aussi pour l'ensemble des installations nucléaires en France », poursuit la même source.

 

200318_IMPACTS_COVID_BOFA_01

Les différentes ressources en énergie actives le 17 mars(Source FED)

Les réactions sont nombreuses sur les réseaux sociaux, comme celle de la Fédération Environnement durable (FED) : L’approvisionnement en électricité abondante et fiable est vital pour la sécurité de notre pays et elle ne saurait dépendre de moyens de fonctionnement intermittents tel que des éoliennes dont les résultats dépendent uniquement du vent, déclarait ce 18 mars son Président Jean-Louis Butré.


« Mardi 17 mars à 17h, les éoliennes totalisant une puissance nominale de plus de 13.000 MW ont fourni 759 MW soit 1% du total de l’ensemble de production totale de l’électricité contre 64% pour le nucléaire, 13% pour les barrages et bien loin des 11 % pour les centrales thermiques. Avant-hier EDF a déclenché son plan pandémie à la centrale de Flamanville dans le Cotentin, un des foyers du virus. Le groupe étudie actuellement la possibilité de mettre en place des équipes réservistes pour déployer ce plan sur d’autres centrales et barrages si nécessaires dans les prochains jours », poursuit M. Butré.

Devant le risque potentiel de pénurie d’électricité la Fédération Environnement Durable demande que pour des questions de sécurité nationale, le réacteur n° 1 de la centrale de Fessenheim soit remis en fonctionnement et que le processus de fermeture du second réacteur soit suspendu pour permettre d’assurer 1700 MW fiables.

 

INDUSTRIES AUTOMOBILES ET ÉQUIPEMENTIERS

En Italie, Fiat-Chrysler est arrêté côté production, BMW est aussi en arrêt partiel en Allemagne. Les livraisons de pièces, composants batteries, électroniques ont été freinées dès février. La crise s’ajoute à la complexité liée aux cycles de travail dans les usines pour servir à tour de rôle les sites de production de voitures essence, diesel, électrique. 

Après Renault, PSA a annoncé la fermeture de ses usines dans l'hexagone pour permettre à ses salariés de respecter les mesures barrières contre le coronavirus.

Mais ce n’est pas partout le cas : La CGT VALEO a demandé le 18 mars la fermeture des sites de production de l’équipementier français : « Dans un contexte national d’urgence sanitaire, la CGT estime qu’il est inadmissible que des salariés de VALEO prennent des risques pour leur santé et celle de leurs proches, juste pour produire des pièces de voitures. En effet, l’activité automobile n’est pas un bien essentiel comme la santé, l’énergie, l’agroalimentaire, la sécurité, les pompiers… Aussi, le syndicat CGT VALEO demande au PDG du groupe, Jacques Aschenbroich, de prendre les dispositions nécessaires pour protéger l’intégrité physique et morale de ses salariés, c'est-à-dire fermer les sites. Car malgré les protections mises en place, il n’y a pas de risque zéro », déclare la porte-parole de la FTM CGT et celui de VALEO.

« D’autant que les gels hydroalcooliques, qui devraient servir en priorité au personnel de santé notamment, commencent à manquer sur certains sites. Il en est de même pour les masques ou les gants de protection. D’ailleurs, tous les salariés n’en disposent pas. Enfin, si les fréquences de nettoyage des sanitaires ont augmenté, elles restent insuffisantes », poursuivent les mêmes sources chez VALEO.

« Le gouvernement et l’ARS doivent impérativement imposer à tous les employeurs dont l’activité ne fait pas partie des besoins essentiels de mettre les usines de production à l’arrêt », déclare la CGT.

La Direction de Lohr Industrie, l’un des leaders de la fabrication de wagons de transport de véhicules, a décidé de fermer son site de production à compter du 17 mars 17 heures et jusqu’au 31 mars inclus : La production sera arrêtée ainsi que l’ensemble des activités associées (réceptions marchandises, expéditions, etc…). Les activités R&D de Lohr sont maintenues, et ses équipes Supply-Chain, Achats restent disponibles par mail.

 

TEXTILES

200318_IMPACTS_COVID_BOFA_02

Différents types de masques produits chez Kolmi-Hopen (Groupe Medicom) société basée en Anjou (Ph SD)

Les autorités ont fait appel à l’industrie textile française afin de trouver des entreprises susceptibles de fabriquer des masques de protection, fournir des composants (tissus, élastiques) ou des capacités de production et/ou confection. De nombreuses entreprises de la région Auvergne Rhône-Alpes se sont déjà manifestées pour proposer des solutions, un certain nombre d’entre elles ayant déjà adressé à la Direction Générale de l’Armement en charge de ce sujet des prototypes de masques qui doivent être validés avant de lancer la production. Parmi celles-ci figurent notamment Les Tissages de Charlieu (42) ou Boldoduc (69). Le groupe Medicom et Kolmi-Hopen s'est trouvé en rupture de stock et annonce sur son site internet ne pas être en mesure de répondre à la clientèle.

 

MINES

Le groupe minier Rio Tinto déclare avoir mis ses opérations à Oyu Tolgoï en conformité avec les restrictions posées par le Gouvernement de Mongolie pour contenir le COVID-19. Les déplacements de personnes et de marchandises sont restreints depuis janvier dernier. De nouvelles mesures ont été instaurées récemment après qu’un premier cas soit intervenus dans ce pays. Même ralentie, l’activité continue sous-terre pour les équipes de Rio Tinto et leurs partenaires locaux pour garantir la sécurité des opérations à suivre durant les prochaines phases. Le porte-parole du groupe précise que l’impact de ce ralentissement est encore inconnu et sera communiqué au marché dès que possible. Le projet de mine d’or et de cuivre devrait aboutir d’ici à la mi-2020 et une estimation de son développement à suivre devrait être faite durant le 2nd semestre. En attendant, la mine à ciel ouvert d’Oyu Tolgoï continue à produire du concentré de cuivre à ses clients.

De son côté le groupe Glencore vient d’annoncer le report à une date ultérieure de son assemblée générale annuelle prévue le 6 mai à Zug, en Suisse, toujours pour cause de COVID-19.

Anglo American plc (“Anglo American”) a ordonné le retrait temporaire de la majorité de ses 10 000 employés et sous-traitants du projet minier cuprifère de Quellaveco, Au Pérou, suite à l’instauration par le Gouvernement péruvien d’une quarantaine nationale de 15 jours pour réduire l’avancée du COVIC-19 dans ce pays.

Anglo American plc ajoute que les chantiers en cours dans ce projet vont être ralentis, seuls les secteurs critiques du chantier pouvant continuer normalement en attendant que les travailleurs puissent revenir en sécurité sur place. La mine de cuivre de Quellaveco doit entrer en production en 2022 moyennant un coût capitalistique de 5 à 5,3 milliards de dollars et produire près de 300 000 tonnes l’an.

 

 

INDUSTRIES ET ACTIVITES DU RECYCLAGE ET DES DECHETS

Le coronavirus a obligé le Bureau international du recyclage à différer sinon la date de la journée mondiale du recylage prévue le 18 mars du moins nombre d'évènements prévus en Europe et ailleurs dans le monde, tout comme ceux prévus en France par FEDEREC, la Fédération des entreprises du recyclage, déjà mise en difficulté par des évènements internes non liés à la pandémie mais à un conflit récent entre les majors et les PMI-PME du secteur.

La collecte des déchets urbains et des déchets industriels banaux est considérée par le gouvernement comme étant essentielle à la vie de la cité. Les entreprises du recyclage ont donc reçu des directives leur confirmant que leurs salariés peuvent continuer à opérer dans les villes et les campagnes, à condition de respecter « les gestes barrières » comme les distances entre les personnes et la désinfection régulière des véhicules et outils de travail pendant la période de confinement.

« On a des taux d’absentéisme important, selon les secteurs. Le manque de masques de protection n’aide pas. D’une région à l’autre, ça varie avec quelques sites déjà fermés. Tout ce qui est achat-détail et qui accueille du public, par exemple», explique une de nos sources dans le secteur.

 

ÉCONOMIE GLOBALE

Selon Rexecode, le Centre de Recherche pour l'Expansion de l'Economie et le Développement des Entreprises, deux scénarios émis par la Banque centrale européenne cette emaine sont à envisager pour les impacts à venir de la pandémie en cours sur l’économie mondiale :

La BCE présente deux scénarios d'intensification de la crise du COVID-19 étant données les fortes incertitudes entourant l'évolution de la pandémie et les développements récents, explique Rexecode.

- Dans le premier scénario, l'épidémie de Coronavirus persiste au 2e trimestre 2020 en Chine et en zone euro, reportant la reprise à la seconde partie de l'année. De surcroit, la propagation de l'épidémie s'intensifie significativement.

- Dans le second scénario, qualifié de « sévère », s'ajouteraient au premier scénario des chocs financiers supplémentaires (hausse des spreads de 80 points de base en 2020, baisse de 10% des actions et de la richesse immobilière) et une baisse plus forte des prix pétroliers (de l'ordre de 20%).

Avec le premier scénario, l'impact négatif sur le PIB est estimé entre -0.6 et -0.8 points de pourcentage en 2020 par rapport au scénario central. L'impact sur l'inflation d'environ 0.2, la baisse des prix pétroliers compensant en partie la hausse des prix. Dans le scénario « sévère », l'impact négatif sur le PIB est estimé entre -0.8 et -1,4 points de pourcentage en 2020 par rapport aux projections de mars. L'impact sur l'inflation entre -0.4 et -0.8.

Ces scénarios ne tiennent pas compte d'éventuelles interventions de politique économique qui permettraient de limiter les effets de la crise, modère Rexecode. On le voit, même sans boule de cristal, la prévision à moyen terme n'échappe pas à ce que nous écrivions voici huit jours lors du premier krach boursier provoqué par la chute des prix du pétrole et la décision saoudienne d'augmenter la production de Brent alors que la demande mondiale est en berne pour quelques mois encore.

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

Voir aussi sur :

https://www.europe1.fr/economie/information-europe-1-edf-declenche-son-plan-pandemie-a-la-centrale-de-flamanville-3955696

https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

 

Dernière minute : Afin d’informer au mieux les dirigeants d’entreprises, un document recensant l’ensemble des mesures mobilisables est accessible en ligne sur le site du ministère de l’Economie et des Finances :

https://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/2020/Coronavirus-MINEFI-10032020.pdf


Bannière_PAPREC_MPE_780 x 90

BANNIERE_ENGLISH_2015

Retour vers le haut

Mis à jour (Mardi, 07 Avril 2020 17:43)