PARIS (MPE-Média) – Trois offres de reprise des sociétés ASCOVAL et Hayange Rail en difficulté suite à la faillite récente de Liberty (LHG Alliance) sont en lice : Outre celle d’ArcelorMittal récemment évoquée en ligne, celles de l’aciériste allemand Sachstahl et de l’italien Beltrame sont en cours d’examen. Détails.

210629_ASCOVAL_00

Coulée de blooms chez Ascoval (Ph SD G. Boudoux)

Nous apprenions en mars dernier la faillite du fonds australien Greensill premier créancier du tycoon anglo-australien Sanjeev Gupta, fondateur de Liberty House Group, repreneur des sociétés ASCOVAL et HAYANGE RAIL en 2020 à British Steel, également en faillite peu avant, à qui Bercy avait confié le sauvetage des usines laissées pour compte lors de la cession d’ASCOMETAL à SCHMOLZ & BICHENBACH en janvier 2018, après avoir cassé l’offre du franco-belge ALTIFORT – qui ne s’en est pas remis depuis NDLR. Quel incroyable feuilleton, qui en dit long à la fois sur la complexité de l’analyse des montages financiers préalables à ce type de transaction et sur un réel déficit d’approche étatique de ces sujets dans l’Union européenne, avant et après le Brexit.

Le 16 juin dernier, l’aciériste allemand Saarstahl basé à Völklingen, spécialisé notamment dans le fil machine, les barres et les longs en acier confirmait son offre de reprise à Liberty House Group (LHG Alliance de Sanjeev Gupta) des deux sites sidérurgiques français d’Ascoval Saint-Saulve (Nord) et d’Hayange Rail (Moselle), offre motivée par le souhait d’intégrer des produits pour le rail, des blooms issus d’un four électrique utilisant des ferrailles, sans donner de montant publiquement à cette proposition. Le Président de Saarstahl Karl-Ulrich Köhler précisait que la forte intégration géographique et industrielle des deux usines dans son groupe ainsi que la culture du dialogue social issue du modèle allemand de co-management dans le contexte de transition éccologique et climatique était de nature à conforter l’intérêt de son entité pour ces acquisitions.

 

Des avantages et des risques propres à chaque offre

Dans le même temps ou presque, le groupe italien BELTRAME fondé en 1896, basé à Vicenza, spécialiste et leader sur le marché des aciers marchands, poutrelles, aciers spéciaux ou renforcés se déclarait également intéressé par la reprise des deux sites français, sans communiquer à ce sujet mais en mettant en avant à la fois ses parts de marché, son intérêt pour le couple producteur électrique de longs ronds et producteur de rails HQE pour voies TGV, ses acquisitions récentes en Italie, en Suisse et en Roumanie au début du siècle et sa prise de contrôle du groupe Laminés Marchands Européens (LME SA) à la fin du siècle précédent.

Jamais deux dans trois, l’offre rendue publique plus récemment par ArcelorMittal France (voir sur notre site internet) de reprise des deux entités nordiste et mosellane faisait monter légèrement les enchères, mais reste selon nos sources soumise à l’accord de Bruxelles car l’intégration d’Ascoval et d’Hayange ferait dépasser au géant de l’acier européen et global le seuil de la moitié des capacités de production d’acier en Europe, fait contraire à la loi anti-trust de l’UE, à moins que l’offre soit complétée par la mise en vente d’une autre entité de production d’acier électrique européenne à l’un de ses concurrents, dans le sud de l’Europe en particulier.

À chaque offre correspond des avantages et des risques différents tant sur le plan logistique des apports en ferrailles et des achats de produits issus des deux sites. Les trois candidats ont en commun de devoir renforcer leur bilan carbone par d’importants volumes d’acier produits à partir de ferrailles, même si le prix plus élevé de celles-ci dans la période peut de nouveau favoriser la filière fonte ne serait-ce utile pour se mettre en ligne avec le « green deal » de la Commission européenne.

« La cession aura probablement lieu dans le courant de juillet. Nous suivons la situation de près, compte tenu du caractère stratégique que revêtent ces sites, mais nous ne ferons pas d’autres commentaires à ce stade », nous explique le porte-parole d’Agnès Pannier-Runacher, la ministre en charge de ces dossiers à Bercy.

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

Voir aussi via :

https://www.saarstahl.de/sag/en/products/index.shtml

https://gruppobeltrame.com/en/gruppo/storia/


BANNIÈRE_2020

Ascoval sélectionnée pour la "Grande Exposition du Fabriqué en France" à l’Elysée

 

SAINT-SAULVE (MPE-Média) - Ascoval est sélectionnée pour représenter le département du Nord à la "Grande Exposition du Fabriqué en France" prévue à l'Elysée ces 3 et 4 juillet 2021. Cette exposition, vitrine des talents et des savoir-faire de notre pays, rend hommage aux acteurs de notre souveraineté économique retrouvée. Liberty-Ascoval a été retenue parmi les 2300 dossiers soumis au comité de sélection animé par les ministres Agnès PANNIER-RUNACHER et Alain GRISET, apprend-on par la porte-parole d'Ascoval.

Ascoval élabore des barres d’acier (appelées « blooms ») utilisées notamment pour la production de rails à l’usine de Hayange (Moselle) qui sont ensuite destinés aux principaux réseaux ferrés européens. Ces blooms sont fabriqués par fusion de ferrailles dans un four électrique, en particulier à partir de rails usagés. Le modèle économique favorise donc l’économie circulaire. De par sa technologie unique, l’usine émet dix fois moins de CO2 qu’une usine sidérurgique intégrée conventionnelle. Ascoval est une référence en termes de protection de l’environnement, explique la porte-parole de l’aciérie nordiste.

 

A propos de Liberty Ascoval - ASCOVAL est l’une des aciéries les plus modernes et les plus « écologiques » d’Europe, atout stratégique de la filière sidérurgique en France. Créée en 1975 par Vallourec et après 150 millions d’investissements sur ces dernières années, Ascoval est l’une des aciéries les plus modernes d’Europe et enregistre un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros. Spécialisée dans les aciers spéciaux (haute qualité), elle affiche des performances environnementales qui la différencie des aciéries traditionnelles (recyclage de l’acier, faibles émissions de CO2). Site sidérurgique stratégique en France, l’aciérie de Saint-Saulve bénéficie du soutien de l’Etat, de la Région Hauts de France et de la Métropole Valenciennes. Avec 270 employés, Ascoval a la capacité de produire annuellement près de 550 000 tonnes de blooms, billettes, ronds de coulée continue et autres produits forgés en aciers alliés et carbone de très grande qualité à partir de ferraille recyclée.

 

Bannière_PAPREC_MPE_780 x 90

BANNIÈRE_2020

Retour vers le haut