PARIS (MPE-Média) - Face aux nombreux cas de « force majeure » recensés depuis ces dernières semaines chez les producteurs de matières plastiques, plusieurs industriels de la plasturgie se trouvent en situation de rupture et ne peuvent plus honorer leurs commandes. La difficulté s’est élargie à l’Europe, explique Polyvia dans une communication récente.

Polyvia, Union des transformateurs de polymères, dit voir se multiplier les alertes parmi ses adhérents. La pénurie de matières premières constatée depuis quelques semaines en France se confirme. Elle est même en train de s’aggraver, a renchéri fin janvier l’organisation européenne des plasturgistes, EuPC (European Plastics Converters).

« Concrètement, des reports de livraisons, mais aussi purement et simplement des annulations de commandes sont imposées par les fournisseurs. Alors que la demande semble vouloir petit à petit se consolider dans de nombreux secteurs (bâtiment, médical, emballage, etc.), la réduction de l’offre des fournisseurs de matières plastiques met les transformateurs dans une situation très complexe vis-à-vis de leurs clients », explique une porte-parole de Polyvia.

« La pénurie de matières entraine une augmentation des prix. Certes, les prix bas de ces derniers mois en raison de la faiblesse du prix du pétrole correspondent à une situation anormale. La remontée de ces prix, si elle doit se faire, doit être progressive et prise en compte dans les négociations entre les plasturgistes et leurs clients », poursuit la même source.

« Mais, et c‘est beaucoup plus inquiétant, on constate aussi des reports, voire des annulations de livraisons de matières, alors que les commandes ont été établies en temps et en heure. Cette situation étant expliquée, sinon justifiée, par des cas de force majeure, le fournisseur de matière n’en supporte aucune conséquence », s’inquiète Polyvia.

 

"Faire preuve de solidarité avec les sous-traitants"

« A l’inverse, le transformateur peut se retrouver dans l’impossibilité de livrer son client, et se voir mis en cause financièrement (annulation de contrats, pénalités, …) sans être aucunement responsable de la situation », ajoute l’Union des transformateurs.

Dans un discours récent du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, le Gouvernement demandait à tous les donneurs d'ordre de faire preuve de compréhension vis-à-vis de leurs fournisseurs. Il faut, insistait Bercy, que les donneurs d’ordre fassent preuve « de solidarité vis-à-vis de leurs sous-traitants de second ou de 3ème rang, en étant compréhensifs notamment sur les pénalités de retard ».

Polyvia, Union des transformateurs de polymères, considère qu’il y a « urgence à consolider le dialogue aussi bien en amont qu’en aval de la filière, avec les fournisseurs de matières plastiques et les clients des plasturgistes. »

« L’équilibre des relations clients-fournisseurs pour les entreprises de notre filière, composée essentiellement de PME, créatrices d’emploi et d’opportunités professionnelles dans les territoires, doit être préservée. Il en va de leur survie », conclut Polyvia.

La Rédaction

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