PARIS (MPE-Média) - Les interventions télévisées de mardi 26 mai du Président de l’Union des industries des métaux et de la métallurgie (UIMM) Philippe Darmayan, de l’économiste Christian Saint-Etienne sur LCI à propos du plan de relance de l’industrie automobile annoncé par le Pdt de la République apportaient des éléments de compréhension du challenge complexe que doivent relever les constructeurs automobiles pour sortir de la crise en cours tout en oeuvrant pour la transition énergétique.

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Philippe Darmayan, Pdt de l’UIMM chez LCI ce mardi 26 mai (ph MPE-Média)

« Traitement de choc pour sauver l’automobile », titrait LCI avant les interventions de MM Macron à Étapes dans le Nord et Darmayan sur le plateau de LCI ce mardi 26 mai 2020, éclairées par les propos de l’économiste Christian de Saint-Etienne.

« Il nous paraît à nous producteur qu’on doit être porteur de solutions, la batterie pour les VE en est une parmi une vingtaine évoquées voici déjà quelques années. Nous avons un retard important par rapport à ce que nous voulons faire. L’hybride rechargeable fait partie des solutions qui nous semblent intéressantes, pour sa durée, son autonomie », a déclaré Philippe Darmayan.

Le Pdt de l’UIMM a insisté sur la nécessité de sortir du COVID en incluant la sortie du carbone dans les projets industriels, automobile incluse. La question de Renault présentée via l’historique récent de la période Ghosn à l’actuelle transition de management devant gérer une perte de compétitivité en attente d’un nouveau patron semble cruciale, ce que les syndicats ont bien exprimé récemment.

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Carlos Tavares, Pdt de PSA, le seul à émettre régulièrement depuis le Mondial de Paris de 2016 des doutes sur la transition des voitures avec des moteurs thermiques aux moteurs électriques que l’Etat français impose ces jours-ci (Ph archives MPE-Média)

 

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Carlos Ghosn, ex Pdt de l’Alliance Renault-Nissan lors du dernier mondial de Paris, en 2016 : Vedette mondiale avant de devenir paria recherché par la justice nippone après son évasion d’une prison japonaise en 2020 (Ph archives MPE-Média)

Pour les producteurs de métaux, acier comme aluminium ou cuivre, l’avenir de l’automobile est essentiel : « notre dépendance aux produits commandés par le secteur automobile est très importante pour nous. Il y a deux enjeux , traiter à la fois le stock existant et l’évolution de l’innovation vers les véhicules hybrides ou électriques en traitant la question de la compétitivité de la France », continue Philippe Darmayan.

« Quelle logique suivre pour rapatrier des productions en France ? Il faudra travailler à la fois sur le poids de la fiscalité du travail et sur la rentabilité des industries sur le sol français », a déclaré le Pdt de l’UIMM.

Notant que le tiers de l’industrie française est à capitaux étrangers, Christian de Saint-Etienne a posé la nécesssité de revoir les taux d’imposition sur les résultats des industriels en les baissant de 20 points au moins.


Déficit en robotique et en cobotique

« Nous souffrons encore de la crise de 2008, d’un matériel obsolète dans les usines, d’un déficit de développement de la robotique et de la cobotique. Il faut aussi travailler sur ces segments-là, ceux du digital et de la neutralité carbone », ajoutait Philippe Darmayan, toujours inquiet de la lenteur de la reprise industrielle et de ses impacts sociaux économiques à venir.

« Il faut penser filière, mutualiser les compétences à l’échelle européenne, investir massivement dans la numérisation, la robotisation, car c’est l’industrie du futur qui va nous permettre de résoudre le problème du réchauffement climatique », note Christian de Saint-Etienne.

Premières annonces étatiques

L’annonce des mesures choisies par le gouvernement pour relancer l’industrie automobile devait avoir lieu dans l’après-midi lors d’une allocution du Pdt de la République à Étapes (Pas-de-Calais) dans le Nord. Un plan de près de 8 Mrds d’euros orienté mobilité électrique, qualifié d’historique par Emmanuel Macron, en trois volets :

  • - 1er volet : Soutien de la demande (400 à 500 000 véhicules neufs invendus recensés à ce jour) qui demande aux français d’acheter dès que possible les nouvelles voitures propres en stock.
  • - 2ème volet de soutien à la mobilité électrique avec renforcement de la prime électrique (7 000,00 euros pour les particuliers, 5 000,00 euros pour les entreprises pour 200 000 véhicules achetés à venir) ; Accélération du plan de développement des bornes de recharge (100 000 bornes à installer) soit un plan d’un milliard d’euros. Investir pour produire en France les véhicules propres de demain. « C’est en France que le véhicule propre de demain s’inventera et s’équipera », déclare M. Macron. Les équipementiers bénéficieront d’un plan de relance de 200 millions d’euros.
  • - 3ème volet : Entre PSA et Renault, développer le moteur électrique de demain, le programme franco-allemand de production de batteries pour les voitures hybrides et électriques, avec pour objectif la production de 2,5 milliards de véhicules propres en France d’ici à 2025.

 

Lors du dernier mondial de l’automobile de Paris en 2017, M. Macron parlait de produire 2 millions de véhicules électriques d’ici à 2021. Il existe actuellement sur le marché quelques dizaines de milliers de voitures électriques, dont 42 000 immatriculées en 2019. La voiture électrique représentait l’an dernier près de 1,9% du parc français. Reste donc 98,1% du parc à faire évoluer, un sacré challenge à relever d’ici à 2025.

 

Christophe Journet

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

Voir à propos de Carlos Tavares et la voiture électrique :

https://savelifeonearth.eu/entreprise/peugeot/

 

À propos du développement de la voiture électrique, lire ce qu’en dit Bloomberg :

https://www.transitionsenergies.com/avenir-voiture-electrique-transition-pas-rapide/


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Mis à jour (Jeudi, 04 Juin 2020 17:23)