SINGAPOUR (MPE-Média) - Dès l’ouverture de la convention de printemps du Bureau International du Recyclage, le Président du BIR M. Ranjit Baxi alertait la presse sur les dégâts collatéraux causés aux entreprises et filières du recyclage par les mesures d’interdiction d’exporter des déchets de plastiques en Chine et dans plusieurs pays d’Asie.

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Le Président sortant du BIR Ranjit Baxi (à la tribune, à droite) a chaleureusement remercié l'ensemble des acteurs qui lui ont permis de réussir ce "marathon" de la présidence du Bureau international du recyclage ces dernières années (Ph CJ MPE-Média)

« Nous faisons face à des situations où les proportions de déchets refusés à l’exportation posent de vrais problèmes, l’Occident ne sait plus quoi faire des tonnages jusqu’ici expédiés », explique le Pdt du BIR Mr Ranjit Baxi, dont c'est la dernière convention en tant que Président mondial du recyclage.

Les volumes de déchets de plastiques à enfouir excèdent déjà largement les capacités des pays où ceux-ci sont produits et collectés : « cela pose aussi un problème de définition des matières comme déchets ou comme matières », note M. Baxi. 

La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine augmente le stress des compagnies jusqu’ici habituées à un négoce régulier et non surtaxé voire empêché, interdit avec l’Empire du Milieu, ajoute M. Baxi.

 

« Certaines portes plus souvent fermées qu’ouvertes »

« Certaines portes seront beaucoup plus souvent fermées qu’ouvertes », note le Pdt du BIR, expliquant comment les chinois ont décidé de baisser d’une année sur l’autre le volume de tonnes de déchets plastiques entrants chez eux, jusqu’à zéro tonne en 2021.

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Mr Ranjit Baxi Pdt du BIR et Mme Elisabeth Christ directrice de la communication du BIR en conférence de presse (Ph CJ MPE-Média)

La solution de la valorisation énergétique via la production de combustibles solides de récupération n’empêchera pas certains pays d’Europe d’être obligés d’enfouir de nouveau jusqu’à 35% de leurs déchets en attendant de pouvoir les recycler chez eux ou ailleurs dans le monde : « mais brûler les plastiques pose aussi des problèmes de volume dans les incinérateurs », précise Arnaud Brunet, Directeur général du BIR.

« Le prinicipal problème demeure l’organisation de la collecte dans de nombreux lieux, savoir comment les déchets sont collectés, triés correctement. Néanmoins nous devons voir comment profiter de ce momentum pour amener ces pays à mieux prendre en compte l’économie circulaire, à développer la réutilisation des plastiques, l’intégration des plastiques recyclés dans la matière vierge des nouveaux produits », renchérit Ranjit Baxi.

Autre sujet d’actualité pour les membres du Bureau, les évolutions des terminologies et des règles internationales d’homologation des différentes sortes de plastiques à recycler, séparés de ce qu’on qualifie de « déchets peu sûrs » ou les « mélanges de scraps », ce qui vaut pour les plastiques mais aussi pour les métaux ferreux, non ferreux, et les substances légèrement radioactives prohibées dans les lots de scraps des différentes sortes connues.

 

Nouveau Président pour le BIR : Tom Bird (Angleterre)


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Tom Bird (Division métaux Ferreux, Directeur opérationniel du groupe chinois CHIHO à Hong-Kong, ex Pdt de la Division métaux ferreux du BIR) devrait succéder cette année à Ranjit Baxi au rôle de Président du BIR, l’annonce devant suivre durant la Convention.

Ranjit Baxi annonce par ailleurs qu’il poursuivra son action comme Président de la nouvelle Fondation de la journée mondiale du recyclage (Global recycling day, créé en 2018, suivi par des millons de personnes en mars 2019).

Mr Tom Bird, bientôt Président du  BIR (Ph SD RT)

La Convention de printemps du BIR ouverte ce 20 mai doit présenter l'état de l'ensemble des marchés des matières recyclées jusqu'au mercredi 23 mai.

Et qu’en est-il du Brexit ?

Averti de la décision de Theresa May de proposer de nouveau au vote un Brexit avec accord négocié le 7 juin prochain le Pdt du BIR prévoit des conséquences pour le coût du fret maritime, pour les questions de parité monétaire : « à cela s’ajoute l’explosion des capacités de shipping avec des cargaisons passées de 400 à 10 000 containers depuis que je pratique le négoce de ces matières », explique M. Baxi.

«Toutefois, je pense que d’ici 5 à 10 ans, les marchés pourraient s’améliorer pour les collectes et pour les autres questions, se stabiliser en terme de marché », ajoute-t-il, nous confiant en marge de cette conférence de presse d'ouverture vouloir rester optimiste quoiqu'il arrive, même lorsque des signaux souvent contraires et parfois récessifs s'observent sur ces marchés globaux.

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

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Mis à jour (Mardi, 28 Mai 2019 22:27)