BRUXELLES (MPE-Média) - Interroger les nouvelles perspectives des industries européennes de l'acier et du charbon sous différents angles, depuis l'architecture jusqu'aux questions posées par les politiques de décarbonation des procédés industriels était l’objectif d’une conférence organisée ce 28 mars 2019 par la Direction de la recherche de la Commission européenne. Charbon et acier, depuis 1958, sont les matériaux initiaux des fondations de l’Europe économique et politique.

Ouverte et animée par Mme Signe Ratso, directrice générale adjointe de la Division Recherche et innovation de la Commission européenne, la conférence intitulée « Acier et charbon : Nouvelles perspectives » était une première réunissant professionnels de l’acier et du charbon venant de pays de l’Union européenne, tels que l’architecte Philippe Samyn, le PDG du groupe polonais GORNICZA Tomasz Rogala, premier producteur européen de charbon, Delphine Snaet, de la Plateforme européenne de l’acier (ESTEP) et plusieurs dizaines d’autres réunis par la direction générale de la recherche en technologies industrielles du charbon et de l’acier de la commission que dirige Peter Droll.

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De gauche à droite : Tomasz Rogala (Gorgnicza group), Signe Ratsö (DG R&D), Philippe Samyn (Architecte), Delphine Snaet (ESTEP - Ph MPE-Média)

« Pourquoi faire ceci plutôt que cela, choisir tel matériau plutôt que d’autres lorsque vous concevez un bâtiment, voilà la vraie question », déclare Philippe Samyn, présentant plusieurs projets ou réalisations architecturales innovantes que son cabinet a réalisé en Europe et ailleurs.

 

L’industrie du charbon du 21ème siècle sait stocker son CO2

L’industrie du charbon partage aujourd’hui avec celle du traitement des déchets une réelle capacité à anticiper les risques en captant et en stockant la quasi intégralité du CO2 et des poussières qu’elle produit en Pologne, au Canada et dans la plupart des pays développés européens, a expliqué le PDG du premier producteur de charbon d’Europe, le groupe polonais GORNICZA. N’en déplaise aux derniers écologistes politiques qui survivront aux prochaines élections européennes, la barre des « ETS » et autres règlementations européennes a été placée tellement haut, au risque de tuer toute forme d’activité industrielle dans la région du monde qui a vu naître l’industrie, que les industriels du charbon et de l’acier sont devenus depuis la fin du siècle dernier les vrais protecteurs de la nature qui les entoure et du progrès et du confort dont les européens bénéficient pour une majorité d’entre eux.

L’acier 4.0 et ses usines de plus en plus largement programmées via leurs clones digitaux, dont les produits écoconçus font l’objet d’une présention détaillée durant la Foire de Hanovre 2019 au début avril, explique Delphine Snaet (ESTEP), entre à présent dans une nouvelle phase de son histoire industrielle, baptisée « infini.0 » : la mobilité électrique, le développement des énergies renouvelables, « acier-intensives », son intégration dans le modèle européen d’économie circulaire et de sortie du carbone font de l’acier un des piliers du verdissement de la société globalisée en ce début du 21ème siècle, ajoute l’oratrice.

 

"Remettre en question les credos du jour"

« Si vous ne remettez pas en question les principaux credos du jour, vous allez dans le mur », conclut l’architecte Samyn, montrant d’un geste de la main le sommet d’une tour de plus de quarante étages voisine du bâtiment de la Commission européenne où a lieu la conférence : « j’ai dessiné et construit cette tour voici une quinzaine d’années. C'était alimentaire mais si c’était à faire aujourd’hui je ne dessinerai plus ce genre de tour. Nous savons faire des choses à énergie positive et beaucoup plus légères à présent. Pour le bâtiment EUROPA de Bruxelles, j'ai recyclé des ouvertures en chêne vieux de plus de 300 ans provenant de toute l'Europe ».

Autre exemple proposé durant cette conférence, l’introduction de technologies de production d’hydrogène dans les aciéries, qui débute chez plusieurs producteurs, est de nature à modifier en profondeur la gestion des externalités négatives qui subsistent dans les hauts fourneaux traditionnels au charbon à coke. Les premiers résutlats des expérimentations en cours chez les aciéristes (électrolyse, pyrolise du minerai de fer) semblent l’indiquer.

Christophe Journet

Rédacteur en chef de MPE-Média

À suivre dans notre prochaine lettre

Voir aussi sur :

http://ec.europa.eu/research/industrial_technologies/index_en.cfm

http://ec.europa.eu/research/index.cfm?pg=events&eventcode=9DB3A26D-B1D8-8BED-0A23CA684631B0CF 


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Mis à jour (Jeudi, 28 Mars 2019 12:29)