PARIS (MPE-Média) – « Les matières premières en sortie de crise et le secteur énergétique dans l’ère des énergies renouvelables », tel était le sujet d’une conférence en ligne proposée le 28 avril par IG France en pleine hausse des prix de ces matières. Détails.

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(Capture d’écran MPE-Média)

 

Les matières premières ont fortement accéléré depuis le début de la pandémie, à l’image du bois ou du cuivre. Malgré cela, la Fed américaine ne voit aucun risque d’inflation à moyen terme. Par ailleurs le pétrole, qui a également profité de cet engouement, pourrait pâtir dans les années à venir des politiques vertes des gouvernement mondiaux – c’est déjà le cas NDLR.

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Les taux de croissance de l’Inde et de la Chine pour 2021 sont de nouveau en forte hausse (Capture d’écran MPE-Média)

 

Tout cela pourrait amener à des changements structurels à court, moyen et long terme. Vincent Boy, Analyste Marchés pour IG France a analysé ces différents éléments et leurs impacts sur le marché des matières premières dans son ensemble.

Vincent Bloy note d’abord les perspectives de croissance 2021 de la Chine (+8,4) et de l’Inde (+12,5) et celles des USA (+6,4°) et de l’Europe (+4,4). Et les perspectives d’inflation aux États-Unis et en Chine influant sur les cours des matières premières, le cuivre en particulier, « une composante de l’inflation ».

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La remontée des prix des matières premières n’est pas finie (Capture d’écran MPE-Média)

 

Le pétrole et les autres fossiles pourraient avoir un impact négatif sur la croissance au regard des accords de Paris, note l’analyste d’IG France malgré le retour des USA dans ces accords : « l’accélération de la relance est favorable aux matières premières comme le cuivre et plutôt négative pour les fossiles comme le pétrole », explique-t-il.

Goldman Sachs anticipe une nouvelle hausse de 13,5% sur les six mois à venir, notamment pour le cuivre anticipé à près de 12 000$/t. en 2022-2023, l’or à 2 000$/t. en 2022, associée à une croissance de la demande en pétrole de +5,95 Mbpj en 2021 soit + 70 000Bpj avec des stocks mondiaux en baisse sous la moyenne récente dès juin et au S2 2021. Le déclin de la demande en pétrole et gaz pourrait intervenir plus tôt que prévu dès 2023 suite à la transition vers les renouvelables, note Vincent Bloy.

Pour le cuivre, porté par la demande chinoise à presque 21 Mt produites/an, poussée par la mobilité électrique, l’analyste d’IG note un risque à court terme lié au prix du cuivre à Shanghaï plus bas que celui du LME, avec un pic de production minière attendu en 2023 et un déficit qui pourrait atteindre 5,9 Mt en 2031 si rien n’est fait d’ici là pour le réguler.

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Les prix américains des contrats à terme pour l’achat de bois bâtiment sont en forte hausse sur un an(Capture d’écran MPE-Média)

 

Autre constat : « La hausse du prix du bois de charpente semble sans limite », passé en moyenne de près de 400$/t. en 2019 à plus de 1 400$/t. en 2020 aux États-Unis – soit beaucoup plus qu’en France et en Europe NDLR. Ce qui comprend aussi un risque d’inflation sur ces marchés des matières premières note Vincent Bloy.  

« La perspective mondiale reste plutôt positive pour les MP mais à long terme la structure change. Les terres rares et les minéraux rares servant à produire des renouvelables peuvent mener à des conflits entre pays consommateurs avec la Chine », ajoute Vincent Bloy, « notamment pour le lithium et pour le cobalt, le palladium également ».

 

Quant à l’or et à l’argent, leurs cotations ont encore progressé (valeur refuge) pendant la pandémie et leurs perspectives demeurent haussières.

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

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