PARIS (MPE-Média) – Peu après l’examen en cours à l’Assemblée nationale du texte de loi d’accélération du développement du nucléaire civil en France, l’ancien ministre de l’écologie et président d’Équilibre des énergies (EDEN) Brice Lalonde nous a confié son point de vue sur plusieurs projets en cours.

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Brice Lalonde, ancien ministre, Pdt d'Équilibre des énergies (Ph archives MPE-Média)

Estimant risquée le récent projet de fusion entre l’IRSN et l’ASN, annoncé sans en informer les parlementaires par le gouvernement, entraînant une agitation absurde, Brice Lalonde pense qu’il était inopportun, au moment de vouloir relancer la filière nucléaire de proposer cette fermeture de l’IRSN* au moment de relancer la filière sur de nouveaux projets de réacteurs EPR2 et d’autres petits réacteurs modulaires.

 

« Si on prend l’exemple des pays étrangers, il n’y a qu’un seul contrôleur, l’ASN a toujours fait la preuve de son sérieux », explique l’ancien ministre, qui pense « qu’Agnès Pannier-Runacher se démène, se bagarre à Bruxelles pour constituer une alliance avec onze pays européens. Et doit joindre régulièrement la direction d’EDF pour savoir de quoi ils ont besoin. »

 

Brice Lalonde avait été à l’origine durant son ministère avec un parlementaire, Christian Bataille, Député du Nord, du premier texte de loi français à propos de la gestion des déchets nucléaires, en décembre 1991. Ce texte allait permettre d’engager des recherches de solution de gestion et/ou de stockage des déchets nucléaires en fonction de leur radioactivité. Ce qui a abouti au projet CIGEO de stockage géologique de déchets à vie longue que l’on sait, à Bure dans la Meuse, projet très contesté par des militants anti-nucléaires et des zadistes.


« Transmutation » des déchets, une source d’énergie

Ce texte de 1991 introduisait aussi pour la première fois la notion de « transmutation » des déchets : La transmutation de la matière est la transformation d'une substance en une autre. En physique nucléaire, la transmutation est la transformation d'un élément chimique en un autre par une modification de son noyau atomique. Elle est aussi appelée transmutation nucléaire, explique Wikipédia.

 

Un colloque intitulé « transmutation, où en sommes-nous ? » consacré aux projets en cours en Europe en 2023 est organisé au Sénat le 25 mai prochain par Jean-Claude Le Scornet, ingénieur principal de physique nucléaire et Brice Lalonde, signataire de la loi Bataille de 1991.

 

« La transmutation consiste à transformer dans un réacteur dédié des déchets à vie longue en déchets à vie plus courte. Leur durée de vie serait réduite d’un facteur mille. En trois siècles leur radiotoxicité serait ramenée à celle de l’uranium dans la nature. Trois siècles, c’est 7 fois moins que l’âge du Pont du Gard », expliquent les organisateurs, qui évoquent le projet MYRRHA porté par la Belgique et souhaitent qu’il soit soutenu également par la Commission européenne et par la France.

 

Christophe JOURNET

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

Renseignements via Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

*Sur l’IRSN voir via https://www.irsn.fr

Voir aussi https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/dossiers/DLR5L16N46622

À propos des déchets nucléaires, voir aussi cette communication récente du ministère de la transition écologique de la cohésion des territoires et de la transition énergétique via : https://www.ecologie.gouv.fr/demantelement-et-gestion-des-dechets-radioactifs#scroll-nav__5

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