PARIS (MPE-Média) - Le Cercle d’Étude Réalités Ecologiques et Mix Énergétique (CÉRÉMÉ) organisait ce 17 novembre à la Maison de la chimie de Paris une rencontre à propos des énergies nécessaires pour aller vers la neutralité carbone, en présence de plusieurs experts et dirigeants du domaine et de Bernard Accoyer, ancien président de l’Assemblée et Pdt de l’ »ONG Patrimoinen nucléaire et climat (PNC-France). Détails.

221117_CEREME_01

Xavier Moreno, Pdt du Cérémé, introduisant cette rencontre à la Maison de la chimie (Ph MPE-Média)

 

Plusieurs centaines de personnes participaient à cette rencontre faisant suite au rééxamen par le Sénat des lois destinées à soutenir le développement des énergies renouvelables, parfois au détriment des citoyens habitant à proximité des fermes éoliennes ou solaires en projet.

Introduisant cette réunion, Xavier Moreno, ancien haut fonctionnaire et cadre industriel, Président du Cérémé a expliqué pourquoi ce Cercle avait décidé de débattre de ces questions très techniques, incluant des décisions prises tant à Paris qu’à Bruxelles, « des grands enjeux politiques », « des ONG inspirées par des agendas très marqués par le courant anti-nucléaire », favorisant « des contre-vérités qui fleurissent dans tous les discours sur l’énergie en étant très rarement démenties ».

Il s’agissait donc bien pour le cérémé de rectifier quelques-unes de ces contre-vérités fleurissant dans les discours y compris chez certains parlementaires : « Il ne faut pas parler de renouvelables pour parler du climat, il faut parler d’énergie décarbonnée », résume Xavier Moreno, rappelant qu’il n’est pas étonnant que les grands gaziers soutiennent le développement des ENR, qui rendent le gaz nécessaire lorsqu’elles sont au point mort faute de vent ou de soleil. Et notant que quand on parle du doublement des capacités éoliennes, il vaudrait mieux changer les anciennes turbines pour installer des turbines deux fois plus puissantes, sans planter de nouveaux mats : « La priorité numéro un aujourd’hui doit être celle du nucléaire, le parc existant comme les projets en cours ».

Xavier Moreno dénonce la décision européenne de fixer un seuil minimum de développement des renouvelables par les 27 sans tenir compte du nucléaire et prévoyant des sanctions pour les pays qui n’atteindraient pas ce seuil, décision votée durant la présidence française du Conseil de l’Europe. Le Cérémé demande aussi que la loi en préparation sur le développement des ENR soit revue, étant surtout propice à rendre les dites renouvelables insupportables à de nombreux français.

Une transition énergétique efficace

Deux tables-rondes animées par Olivier Durin, Directeur de la rédaction de News Tank Énergies étaient notamment au programme de cette réunion : La première table ronde était intitulée « quel mix bas carbone pour une transition énergétique efficace » avec :

  • Hervé Machenaud, ancien dirigeant d’EDF notamment dans la branche nucléaire en Asie, auteur de « la France dans le noir » réédité récemment,
  • Virginie Neumayer, Représentante Syndicale CGT au CSE Central d’EDF-SA, Comité de Filière Nucléaire,
  • Laurianne Rossi, ancienne députée des Hauts-de-Seine, Pdte du conseil national du bruit, Vce-Pdte de l’Observatoire de l’éthique publique,
  • Jean-Félix Acquaviva, député de Haute-Corse, membre de la commission des lois.
  • François Goulard, ancien ministre et ancien maire de Vannes, membre du bureau de PNC-France.

 

221117_CEREME_02

GD : J.-F. Acquaviva, Laurianne Rossi, François Goulard, Virginie Neumayer, Hervé Machenaud (Ph MPE-Média)

 

« La France avait jusqu’à maintenant près de 100MW de nucléaire, 15MW d’hydraulique, le reste en ENR. Il s’agit à présent d’y revenir en garantissant une part suffisante de nucléaire (…) Quand il y a une volonté politique, les intérêts administratifs et industriels s’alignent », a déclaré Hervé Machenaud. « Il faut donner de la visibilité aux plans de charge, prendre un certain nombre de dispositions tenant compte des besoins exprimés et des difficultés prévisibles », abonde Virgine Neumayer (CGT EDF), ajoutant qu’il faut redonner une marge de manœuvre à EDF notamment sur ses marges .

Pour Laurianne Rossi, « le rôle du politique est de préparer l’avenir. La question énergétique ne peut plus être abordée sous le seul angle du réchauffement climatique, il faut tenir compte aussi de la compétitivité, des coûts, prendre en compte l’hydraulique, la biomasse, l’accompagnement des territoires dans le développement des renouvelables ». Exposant la situation de la Corse, « une île très carbonée, trop carbonée, dépendant de centrales au fuel lourd », J.-Félix Acquaviva note qu’il y a « un blocage (…) on passe outre les textes, car ce qui compte c’est la réalité industrielle pas la réalité des demandes de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE)». Pour François Goulard, expliquant qu’il avait fait aussi des « métiers sérieux » avant ses 25 ans en politique (sic), « la donnée de base du marché de l’électricité est d’avoir un équilibre constant entre l’offre et la demande ». Et notant que « nous sommes dans un marché européen où les états décident d’à peu près tout tout en étant souvent diamétralement opposés : nous sommes les victimes des décisions absurdes de notre voisin allemand (…) L’Europe déraille complètement. La première des choses serait qu’on adopte des politiques intelligentes alors que les pays du nord adoptent des points de vue délirants. Il faut se parler ».

 

Christophe Journet

Rédacteur en chef de MPE-Média

 

À SUIVRE DANS NOTRE PROCHAINE LETTRE MPE-MÉDIA DISPONIBLE SUR ADHÉSION OU SIMPLE DEMANDE VIA  Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Voir aussi via :

https://cereme.fr

https://www.pnc-france.org

Bannière_PAPREC_MPE_780 x 90

BANNIERE_@MPE-MEDIATWIT

Retour vers le haut