PARIS (MPE-Média) – 4 jours après l’annonce du plan France Relance par Matignon s’ouvrent ce lundi à Paris les 4èmes Assises de l’économie circulaire organisées par l’Agence de la transition énergétique (ADEME), sujet d’une conférence de presse de son président Arnaud Leroy. Détails.

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Arnaud Leroy, Président de l’ADEME (Copie d’écran Havas/MPE-Média)

« Nous sommes en phase avec les attentes du gouvernement pour le plan France Relance », a expliqué Arnaud Leroy lors d’une conférence de presse en ligne, avant l’ouverture des Assises 2020 de l’ADEME, citant notamment des projets d’efficacité énergétique, d’amélioration des collectes de déchets, de développement des combustibles solides de récupération.

« Le volume des déchets ménagers des français repart à la hausse, nous devons répondre à ça aussi », explique le Président de l’ADEME, évoquant un nombre croissant de territoires candidats à une meilleure gestion de leurs déchets.

En réponse à notre question sur l’adéquation entre les annonces du gouvernement et les propositions de l’ADEME côté énergies, M. Leroy répond que « oui, nous sommes très satisfaits du plan de relance pour la partie énergétique, notamment pour les CSR, le fonds de décarbonation, en complément du fonds chaleur : le fait de produire en France déjà est plus favorable pour l’industrie française que l’état précédent ».

 

300 M€ affectés à l’économie circulaire

300 M€ doivent être affectés à un nouveau fonds économie circulaire : « il faut faire attention à la question des montants annoncés, sur plusieurs années, qui invitent à des décisions, à des projets d’économie circulaire que nous pourrons financer. L’argent n’est pas le sujet, la question est de mobiliser cet argent, en faisant maturer ces projets, des projets de qualité pouvant devenir la norme pour les matières issues du recyclage, pour l’écoconception », explique Arnaud Leroy.

Pour le futur éco-organisme VHU, le Président de l’ADEME nous répond que « les études sont en cours, la décision politique restant aux mains du ministère, en temps voulu, mais nous en sommes côté ADEME dans le calendrier prévu ».

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Les derniers chiffres de la gestion des déchets par l'ADEME datent de 2017 (Source ADEME 2020)

 

Pour les déchets plastiques, Arnaud Leroy précise que L’ADEME maintient des liens assez forts avec l’ensemble de la filière, « en recherche de nouvelles solutions technologiques pour pouvoir proposer des solutions aux collectivités. »

Pour la filière BTP, Arnaud Leroy confirme que l’Agence poursuit une étude à présenter en temps voulu.

Quant à la mise en application de la loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire votée peu avant la pandémie (AGEC) sur le développement des mesures annoncées en janvier avant la pandémie, Arnaud Leroy confirme des enjeux d’emplois, de qualification, d’information, de confortation des filières : « pourquoi les français ont-ils toujours plus de déchets ? Pourquoi les français jettent-ils de plus en plus de lingettes, de dosettes individuelles, de gourdes de compote dont les enfants raffolent ? Il y a toujours un petit décalage entre des constats et des interdictions de mise sur le marché », répond M. Leroy, qui suggère la création de « bourses de matières » pour évaluer des solutions de récupération des produits en fin de vie.

 

La finitude des ressources en question

Quid des coûts croissant de l’enfouissement, de l’incinération des déchets ? « C’est un débat qui fait partie des éléments de complexité qui sont venus percuter les collectivités, le renchérissement de l’enfouissement fait partie des réponses, pour créer l’opportunité de faire autre chose qu’enfouir. Si ça reste facile d’enfouir, nous n’arriverons pas à développer l’économie circulaire, c’est une question d’externalité. Qu’en est-il de la question de la finitude des ressources, de tout ce qui est minerai pour produire des batteries, est-ce qu’on continue à utiliser des grosses batteries ou passe-t-on à des voitures plus petites avec des batteries plus petites, c’est une des questions à évaluer dans le futur », ajoute le Pdt de l’ADEME.

En intitulant ces 4èmes assises de l’économie circulaire « Le temps de l’action », l’ADEME insiste cette année sur une réalité : la loi seule ne suffira pas à faite évoluer les pratiques des citoyens et des collectivités locales. Les 500 M€ dédiés par l’État au renforcement de l’économie circulaire via ce fonds « opéré par l’ADEME » devront donc soutenir les actions clés suivantes :

- Éviter la production des déchets et la consommation des ressources, par le soutien aux ressourceries, au réemploi et à l’accompagnement de la baisse du plastique à usage unique,

- Accélérer la valorisation des plastiques, notamment par le soutien à l’incorporation de la matière plastique recyclée dans de nouveaux produits.

- Le soutien au tri des déchets recyclables, via une aide financière aux collectivités locales pour le déploiement du tri sélectif sur la voie publique, aux collectivités locales et aux entreprises pour moderniser les centres de tri publics et privés,

- Le soutien à la valorisation des biodéchets, via une aide financière aux collectivités locales pour le déploiement de la collecte et de la valorisation des biodéchets ménagers et assimilés et aux opérateurs privés pour la collecte et de traitement des déchets des activités économiques.

- Le soutien à la valorisation énergétique des CSR, via une aide financière à l’investissement dans des unités de production d’énergie à partir de CSR.

Cela représente un abondement du fonds économie circulaire de l’ADEME de 500 M€ sur la période 2021-2022, a confirmé en ligne le Pdt de l’ADEME avant le début des assises de l’économie circulaire à Paris.

 

C.J.

 

Plus de détails via :

https://www.ademe.fr/recyclage-france

 

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Mis à jour (Lundi, 28 Septembre 2020 21:40)