PARIS (MPE-Média) – le groupe de négoces de matières premières Glencore est sous le feu de vives critiques émises dans un rapport du groupe de lobbying anti-corruption Global Witness pour des contrats signés au Congo RDC avec le concours d’un hommes d’affaires israëlien, Dan Gertier, déjà épinglé dans plusieurs cas d’affaires jugés opaques.

Global Witness précise que tant Glencore que son partenaire M. Gertier se sont inscrits en faux contre ces critiques, Glencore évoquant sa politique anti-corruption claire et son refus de toute forme de corruption de quiconque dans le cadre des signatures de contrats récentes ou en cours en République Démocratique du Congo.

D’autres acteurs voient dans la publication du rapport de Global Witness une tentative de certains porteurs de parts du mineur Xstrata d’obtenir un meilleur deal lors de la prise de contrôle de ce groupe par Glencore, dont le principe a été accepté par une majorité des porteurs de parts contre un tiers s’y étant opposé vivement ces derniers jours.

L’organisation Global Witness, fondée à Londres en 1993, a déjà mené plusieurs enquêtes sur des cas de corruption en Afrique, au Cambodge, aux Pays-Bas, concernant les ressources naturelles et les liens entre des politiques régionaux et de grands groupes impliqués dans ces affaires (industries du bois, du pétrole, du gaz, du diamant, etc.).

Relations avec les milices du Congo RDC

En 2009, Global Witness avait rendu public un important rapport sur les relations entre les milices du Congo RDC, le Rwanda et d’importantes compagnies minières dont Thaisarco, filiale de l’anglais AMC, ou Afrimex, société anglaise déjà mise à l’index par Londres car portant atteinte aux principes directeurs éthiques de l’OCDE dans le cadre de ses méthodes d’approvisionnement en ressources naturelles auprès de fournisseurs payant leurs stocks à des groupes para-militaires rebelles.

Global Witness avait alors déclaré que «les entreprises actives dans le commerce de minerais en RDC devraient faire preuve d’une diligence raisonnable pour s’assurer qu’elles en finançent pas les parties belligérantes » et que « la RDC et les autres gouvernements devraient empêcher les parties belligérantes d’accéder aux mines ainsi qu’aux voies commerciales internationales et aux réseaux externes ».

Global Witness ajoute dans le cas Glencore/Fleurette Group, compagnie dirigée par des proches de la famille Geltner pour leur compte, que les porteurs de parts de Glencore devraient commander un audit détaillé de ses activités au Congo RDC, les prévenant que la participation du négociant dans « des affaires secrètes et avantageuses pourrait exposer les porteurs de part à des pratiques assimilables à de la corruption ».

Jo Gatsby

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Mis à jour (Dimanche, 30 Octobre 2016 16:57)