Interview

Benjamin Louvet, de Prim Finance 

« il va falloir monétiser la dette, revaloriser les matières premières »

PARIS (MPE-Média) - Agréée en 2002 par l’Autorités des marchés financiers (AMF), Prim Finance (PF) est une société créée par trois anciens banquiers de BNP Paribas. Elle est spécialisée dansla gestion de portefeuillles et suit en particulier les contrats à terme (indices actions, devises, marchés des matières premières). Son Directeur général délégué Benjamin Louvet explique ici pour MPE-Média les difficultés inhérentes à la période en cours.

Quelles sont selon vous les principales difficultés de la période en cours d’ici à 2012 ?

B.L. : la période n’est pas simple. Les clients sont tétanisés, ils réduisent leurs offres. Toutefois, c’est une période où il nous est possible d’être identifiés comme faisant partie des meilleurs gestionnaires de portefeuilles. Même si la situation est tendue, l’avantage est qu’on n’a plus le choix et qu’il va falloir prendre des mesures, ne pas laisser tomber l’Europe. Nous sommes parvenus à un niveau de crise où il va falloir monétiser la dette, créer de l’inflation, revaloriser les matières premières.

Pourtant, certains acteurs continuent à nier que nous sommes toujours « en crise » ?

B.L. : L’autre problème est qu’on peut tomber dans une nouvelle crise économique, susceptible de redorer le blason de l’or, dont vous avez vu récemment qu’il est monté très haut puis redescendu un petit peu. Mais il y a aussi celui du pétrole, traditionnellement lié à l’activité économique.

Qu’en dîtes-vous plus précisement chez PF ?

B.L. : La situation du pétrole a changé avec la montée en puissance des pays hors OCDE. Même avec un taux de croissance très faible, à 3,5 à 4% globalement, 3% au pire. Ce qui aurait pour conséquence une nouvelle hausse de la consommation du pétrole. Quant à l’écart entre le prix du Brent et du WTI, il s’est un peu réduit récemment, après désengorgement des réserves US, qui est probablement la première raison de cet écart. La seule chose qui pourrait empêcher le pétrole de monter serait un ralentissement simultané de la production et de la croissance des pays OCDE et de la Chine.

C’est déjà ce qui semble se passer, non ?

BL : La question est de savoir si l’on veut que le prix du pétrole puisse continuer à monter vite ou non, en le maintenant artificiellement bas. L’autre méthode serait de jouer sur l’offre et la demande, en les rééquilibrant par une contrainte de la demande.

Propos recueillis par Jo Gatsby

NB - Médéric De Vasselot est le PDG de Prim Finance (Paris-Capucines), Benjamin Louvet et Xavier Leblanc en sont les DG délégués. Prim Finance a créé une gamme de produits matières premières depuis 2005, à partir d’un potentiel d’appréciation répondant à des besoins réels. PF a créé des fonds indiciels (énergies, métaux précieux, matières premières agricoles). PF les a conçu en tenant compte d’une expertise tenant compte de notions structurelles d’évolution des prix (backwardation, contango, etc.). Le produit énergie en hausse de 13,59% sur une moyenne cumulée depuis son lancement à 1000€ en 2005, en se fondant sur le Goldman Sachs Energy. PF démarche des clients et les incite investir, puis leur communique des informations de suivi des valeurs qu’ils détiennent ainsi.