PARIS (MPE-Média) - M. Pierre Marandon, Président de la région Ile-de-France de FEDEREC, PDG de Marandon Recytrading à Argenton-sur-Creuse dans l'Indre, parle de la nécessité de recréer de l'emploi grâce au recyclage, à quelques jours du Forum des Nouvelles Matières Premières (NMP) de FEDEREC auquel il participe les 20 et 21 mars à Lille. Entretien.
« On s'aperçoit que tous les petits collecteurs ont disparu, le recyclage est à présent devenu l’affaire de grandes entreprises », explique M. Pierre Marandon, Président de la Fédération des entreprises du recyclage (FEDEREC) pour la grande région Ile-de-France et PDG de Recytrading à Argenton-sur-Creuse, que nous avons joint par téléphone ce vendredi pour parler des enjeux du recyclage.
Pierre Marandon, 65 ans, Pdt FEDEREC Ile-de-France (ph SD PR)
« Ensuite, il y avait des récupérateurs locaux qui vendaient à un grossiste. Mais ils ont disparu aussi. Il ne reste pratiquement plus que les grossistes, car les autres ne pouvaient plus vivre, étouffés sous les papiers et les procédures », explique M. Marandon, également investi de façon bénévole comme Président de la Prévention Routière de son département de l’Indre..
Une entreprise de l’Indre
« Mon entreprise, Recytrading, a été fondée en 1875 dans l'Indre, à Argenton-sur-Creuse par mon arrière-grand-père qui était chiffonnier. Il a commencé en faisant des chiffons, puis des métaux. Mon grand-père a pris le relais de 1920 à 1940 environ », poursuit-il.
Les métiers du recyclage ont connu et connaissent encore une formidable révolution dans les pratiques professionnelles et sont passés d’une matière à l’autre durant le siècle dernier, avec rigueur et professionnalisme : « Mon père est devenu ferrailleur avant la guerre, en 39-40. J’ai pris sa suite en 1971, avec une vraie PME : c'était très petit, mais nous avions des ateliers de triage de textiles, autour d'Argenton-sur-Creuse, qui travaillaient pour des maisons qui faisaient les plus belles chemises du monde », se souvient Pierre Marandon.
« A Montluçon, il y avait une usine qui faisait des pyjamas en coton. Le textile était épais, coton-laine, il y avait mille personnes qui travaillaient là-bas sur d'anciens modèles dont le public ne voulait plus. Notre société recyclait aussi ce type de tissus », continue-t-il.
Billets de banque en papier/textile recyclé
« Ensuite, ça a été la perte du recyclage de matières nobles, 100% laine, 100% coton. Après, pour donner de la tenue au tissu, on y rajouté 3, 5% de polyester. Nous recyclions les cotons de coupe, les belles tenues, nous les triions et les revendions à la banque de France pour faire des billets de banque! Pour vingt tonnes, il ne fallait pas deux fils de couleur... Ensuite, la banque a arrêté de faire du papier à partir de textiles », témoigne le Président de FEDEREC Ile-de-France.
« L'emploi est le grand sujet : comment développer notre métier à travers des emplois de toute sorte. (...) S'il y a un marché mondial, il faut s'y adapter. Autrement cela ne se fera pas tout seul. Il y a déjà des signes de paupérisation chez nous et il faut bien réagir, faute de quoi nous aurons des problèmes, peut-être même avant les chinois et les émergents », estime M. Marandon, qui participera aux débats en insistant sur cette priorité à l’emploi dans les activités du recyclage et qui compte bien sur la visite du ministre Michel Sapin, un “pays” pour lui, originaire également de l’Indre, pour venir appuyer ce propos et soutenir le thème par la suite avec des mesures appropriées.
Christophe Journet
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Mis à jour (Mardi, 08 Novembre 2016 14:39)